La mort de la jeune militante Mahsa Amini le 16 septembre 2022 a provoqué de vifs mouvements de protestation en Iran. De ce fait, le gouvernement a bloqué l’accès des Iraniens aux réseaux sociaux et au moins 17 protestataires ont été tués, rapporte AFP.
Dans la république islamique d’Iran, il est interdit aux femmes de ne pas couvrir les cheveux, de porter de manteaux courts ou serrés ou des jeans troués. Un tel habillement est signe de la violation du code vestimentaire du pays.
Mahsa Amini, âgée de 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre 2022 à Téhéran par la police des mœurs pour le port de vêtements inappropriés. L’originaire du Kurdistan a rendu son dernier souffle à l’hôpital le 16 septembre dernier.
Son décès suscite la colère chez une grande partie de population. Dénonçant cet acte, les manifestants accusent la police d’avoir donné un coup mortel à la jeune iranienne au moment de son arrestation. Cependant, ces allégations ont été démenties par les autorités iraniennes assurant l’ouverture d’une enquête sur cette affaire.
Depuis lors, la situation est très tendue avec des violentes manifestations enclenchées dans plusieurs villes du pays contre la mort de la jeune femme. “ Dix-sept personnes dont des manifestants et des policiers ont perdu la vie dans les événements des derniers jours ”, a rapporté AFP citant les télévisions d’État.
Si le gouvernement iranien fait état de 17 morts, l’ONG Iran Human Rignts, basée à Oslo, de son côté, a indiqué qu’au moins 31 civils ont été tués depuis le début des manifestations. Et, Amnesty International n’a pas raté l’occasion, de son côté, pour dénoncer une « répression brutale » des forces de sécurité iraniennes et fait état « d’un recours illégal aux tirs de grenailles, billes d’acier, gaz lacrymogène, canons à eau et coups de bâton pour disperser les manifestants.»
Blocage de l’accès aux réseaux sociaux
Essayant d’avoir le contrôle total de la situation, les responsables iraniens ont limité l’accès des habitants aux réseaux sociaux. Depuis le début des mouvements de protestation, WhatsApp et Instagram fonctionnaient au ralenti alors qu’ils ont été bloqués mercredi.
“ Sur décision des autorités, il n’est plus possible d’accéder à Instagram depuis mercredi soir. L’accès à WhatsApp est également perturbé ”, a annoncé l’agence de presse Fars, relayé par AFP.
Notons que les Iraniens n’avaient plus accès aux plateformes YouTube, Facebook, Telegram, Twitter et Tiktok depuis ces dernières années. Instagram et WhatsApp étaient jusqu’à cette nouvelle mesure les applications les plus utilisées dans le pays.
Crédit photo: (STRINGER / ANADOLU AGENCY / AFP)