3 massacres majeurs sous l’administration d’Ariel Henry : des victimes ont porté plainte

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Sous l’administration du Premier ministre Ariel Henry, trois massacres majeurs ont été répertoriés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Pour réclamer justice et réparation, les victimes et leurs proches ont porté plainte contre les auteurs de ces actes de violence, impliquant directement l’État haïtien, selon un communiqué du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) daté du 19 septembre 2023.

À Cité-Soleil, Carrefour-Feuilles et dans la Plaine du Cul-de-Sac, des dizaines de personnes ont été assassinées lors d’attaques perpétrées par des gangs armés au cours des 26 mois de la gouvernance d’Ariel Henry. Le RNDDH a signalé que des maisons ont été incendiées, des femmes ont été victimes de viols collectifs, et de nombreuses personnes ont dû fuir leur domicile.

Dans ce document intitulé “Des victimes de violations massives des Droits Humains portent plainte par-devant les instances judiciaires haïtiennes”, le RNDDH a révélé que 104 personnes ont été assassinées à Carrefour-Feuilles entre le 4 et le 15 août 2023. Pendant cette même période, deux femmes, une mère et sa fille, ont été victimes de viols collectifs, et plus de trente (30) maisons ont été pillées, incendiées ou démolies par des membres armés du groupe “Teams Asenceur”, dirigés par le chef de gang Destina Renel alias Ti Lapli. Le 15 septembre dernier, 78 des victimes ont déposé plainte auprès du doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le magistrat Bernard SAINT-VIL, pour des chefs d’accusation incluant assassinat, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, vol, destruction et incendie. L’organisation indique qu’elle assiste les victimes en dénonçant l’assassinat de 71 personnes, la disparition de cinq autres et les blessures par balles de dix personnes.

Le Réseau National de Défense des Droits Humains mentionne également que deux autres plaintes distinctes ont déjà été déposées, l’une devant le Parquet près le tribunal de Première Instance de la Croix-des-Bouquets, et l’autre devant le Tribunal de Port-au-Prince.

En ce qui concerne le massacre de la Plaine du Cul-de-Sac, “le 22 mai 2023, cent treize (113) victimes et proches de victimes du massacre qui avait été perpétré du 24 avril au 6 mai 2022 à la Plaine du Cul-de-Sac par des bandits armés membres du gangs des 400 Mawozo et de la base Chen Mechan, ont saisi le Parquet près le Tribunal de Première Instance de la Croix-Des-Bouquets, réquérant ledit Parquet d’engager des poursuites contre le gangs armés susmentionnés pour association de malfaiteurs, meurtre, tentative de meurtre, assassinat et tentaive d’assassinat, déplacement forcé, disparitions, viols, incendies, pillages, destruction de biens d’autrui”, lit-on dans ce document.

Le même cas de figure pour le massacre de Cité-Soleil, où le 23 mai 2023, 158 victimes et proches de victimes du massacre perpétré du 7 au 17 juillet 2022 ont déposé plainte auprès du Doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le magistrat Chavannes Etienne. Les chefs d’accusation incluent des vols, des viols collectifs, des coups et blessures, des tentatives d’assassinat, des assassinats de parents, de progénitures, de conjoints, une association de malfaiteurs, et des actes de pillage, d’incendie et de destruction de maisons.

Le RNDDH souligne que ces plaintes mettent en cause l’État pour ne pas avoir répondu aux appels à l’aide lancés envers le Conseil Supérieur de la Police Nationale d’Haïti pour secourir ces victimes.

En rappelant les obligations de l’État haïtien en matière de garantie de l’ordre public, de protection des vies et des biens, d’assistance aux personnes en danger, et de respect des droits fondamentaux, le RNDDH affirme que les actes criminels enregistrés lors de ces trois massacres majeurs sont à la fois des infractions graves en vertu “du Code Pénal Haïtien et des violations massives des Droits Humains en violation de la Constitution Haïtienne et du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques”.

Le RNDDH insiste sur la nécessité pour l’État haïtien de mettre fin à la protection dont bénéficient les bandits armés et à l’impunité qui les entoure, afin que justice soit rendue et que des réparations soient accordées aux victimes et à leurs proches suite à ces massacres.

Crédit: photo mise en avant/ Odelyn Joseph/AP

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