Journée mondiale de l’eau : l’UNESCO craint une crise mondiale

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Les pénuries d’eau sont devenues un enjeu majeur dans le monde entier. Ce mercredi 22 mars 2023 marque la célébration de la journée mondiale de l’eau. À l’occasion, l’UNESCO a fait savoir que la demande en eau des villes pourrait augmenter de 80 % d’ici 2050. Et, en raison de la pollution des ressources d’eau douce et des effets du stress hydrique ressentis au niveau local, les pénuries d’eau tendent à se généraliser.

En effet, selon l’organisation onusienne, faute d’une coopération suffisante entre les États, les pénuries d’eau seront de plus en plus importantes au cours des prochaines décennies, en particulier dans les villes. Dans le rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau 2023, dévoilé ce mercredi à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’eau à New York, l’UNESCO et l’agence ONU-Eau indiquent que l’utilisation des ressources en eau sur le globe a augmenté de près de 1 % par an au cours des 40 dernières années.

Selon ledit rapport, cette tendance devrait se poursuivre à une cadence similaire jusqu’en 2050 en raison de la croissance démographique, du développement socioéconomique et des modes de consommation. Sur la même période, la demande en eau des villes devrait quant à elle augmenter de 80 %, explique Richard Connor, spécialiste des ressources en eau au Programme mondial d’évaluation des ressources en eau de l’UNESCO et auteur du rapport.

Il y a la croissance démographique. Du coup, la population urbaine confrontée au manque d’eau devrait ainsi doubler d’ici 2050, pour atteindre entre 1,7 et 2,4 milliards de personnes, contre 930 millions en 2016. Selon le rapport, près de 10 % de la population mondiale, vit dans des pays où le stress hydrique – lorsque la demande en eau est supérieure aux ressources disponibles – est jugé élevé ou critique.

Compte tenu des effets du stress hydrique au niveau local ainsi que de l’aggravation et de la propagation de la pollution des ressources en eau douce, les pénuries d’eau tendent à se généraliser, insiste l’UNESCO.

Les changements climatiques, qui provoquent une accélération de la fréquence des événements météorologiques extrêmes, vont en outre venir multiplier les pénuries d’eau saisonnières dans des régions où l’eau est généralement abondante – en Afrique centrale, en Asie de l’Est et dans certaines régions d’Amérique du Sud – et aggraver ces épisodes dans les régions où la ressource se fait déjà rare, comme au Moyen-Orient et dans le Sahel.

Dans son rapport, l’UNESCO insiste sur le fait que « tous les pays du monde courent des risques liés à la qualité de l’eau ». Pour les pays industrialisés, le plus grave problème est celui du ruissellement des eaux agricoles, qui provoque une contamination des eaux par des engrais, des pesticides et des herbicides, précise l’organisation.

Parmi les 17 objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’ONU, celui sur l’accès à des services d’alimentation en eau et d’assainissement stipule que les États doivent mettre en œuvre une gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux, y compris au moyen de la coopération transfrontière d’ici 2030.

©️ UNESCO

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