Portrait: Ricardo Boucher fait de la poésie son “arme de combat”

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Né en 1995, Ricardo Boucher est un jeune poète militant dévoué qui se laisse emporter par le vague de la poésie sur la mer des embûches à surmonter. Grandi entre plusieurs quartiers populaires de la Capitale haïtienne tels que Fort mercredi, Deuxième Avenue, “Savann Pistach”, ” Ti Bwa” en outre à Grand Ravine, il se sert de la poésie comme moyen de revendication dans une société où les crises socio-politiques font rage.

“Vivre en Haïti n’est pas une tâche facile. Avec la poésie c’est oui, elle est tout ce qui fait qu’elle reste debout et qu’elle puisse s’exprimer quand survient le temps de l’écriture en lui, pour lui et pour les autres”, déclare Ricardo Boucher qui décrit l’ampleur de l’art de faire des vers (poésie) dans sa vie.

AMOUREUX DE LA POÉSIE

Il n’est pas né poète, mais on peut dire qu’il s’est frôlé avec les lettres toujours et encore. En effet, il y a un jour où il a laissé les vers découvrirent ses émotions et a embrassé les rimes.

“ C’est en 2015 que tout a commencé, le moment où j’ai rencontré le responsable des Ateliers Franck Fouché, Jean Cajou qui m’a fait découvrir toute la beauté de la lecture et c’est par lui que venait mon amour pour la lecture”, Nous a raconté fièrement, l’ancien élève du lycée Toussaint Louverture, et étudiant à la faculté des sciences humaines.

Ricardo a bien prouvé son amour pour les lettres. En ce sens, il a travaillé tantôt comme bénévole ou parfois comme artiste dans plusieurs festivals comme : Quatre Chemins, En Lisant, Transe-Poétique et Rencontre du Documentaire. Pour lui, la poésie représente une lutte pour exister.

Lors de cet entretien, le jeune poète en a profité pour faire des rappels sur des institutions qui l’ont bercé dans la poésie: “ Je n’oublierai jamais la bibliothèque du centre culturel Araka et le club de lecture de la bibliothèque Monique Calixte”. Le boursier des « résidences par Quatre Chemins » a ajouté ” Ces lieux sacrés-là, ils ont une belle part d’humanité dans la construction de ma propre humanité.”

UN POÈTE ENGAGÉ

Son dévouement ne se limite pas seulement à une bibliothèque. En juin 2020 il a lancé le mouvement poétique « Non-assistance à poésie en danger » où il écrit des extraits de parole de certains auteurs sur les murs dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince.

“ Dans une perspective de grande sensibilisation, c’est moi qui ai décidé ou qui décide encore d’aller écrire des vers poétiques sur les murs, dans les quartiers populaires”, explique le militant de l’organisation progressiste révolutionnaire ( MOLEGHAF ). “Parce que je pense que la poésie peut être l’une des meilleures possibilités, à travers laquelle on peut mettre debout l’éducation conscientisente.”, a-t-il scandé.

Le jeune Ricardo n’a pas de grand loisir, il est cet obsédé textuel. Tout étant modeste, il se croit devenir poète par défaut. Boursier des résidences par Quatre Chemins, durant deux semaines il a animé une série d’ateliers de poésie à la prison civile des femmes de Cabaret. Pour lui, initier les femmes détenues à l’écriture poétique peut les aider à exprimer leurs déboires, leurs manques…

Le poète essaye de garder son mutisme. Pas de conseils à donner, mais si son monde de poète et d’artiste peut les inciter à faire autres choses, c’est tant mieux.

Lui questionnant sur la voie entreprise par nombreux jeunes de ces zones. Avec un niveau de modestie très poussée, il a dit : “ Moi, je ne sais pas si je suis sur une autre voie, mais réellement j’aimerais bien être la voix qui résonne partout dans les cœurs pour montrer une autre voie.” Ce qui lui inspire la continuité, quoiqu’il advienne.

PROJETS EN COURS

L’éducateur populaire ( social) a une pièce de théâtre en préparation et son tout premier recueil de poèmes. Hormis, en même temps qu’il travaille sur des performances artistiques.

Par sa passion de lire longuement des dramaturges comme : Frankétienne, Guy Régis Jr, Fiodor Dostoïevski, Kateb Yacine, Vladimir Maïakovski, Jean d’Amérique et autres. Il tient son envie d’écrire du théâtre.

Dans cette pièce, il veut apporter sa parole sur toutes les scènes absurdes que connaissent le pays ces derniers temps. Secondo, même qu’écrire une pièce de théâtre n’est pas permis à tout le monde. Certainement, il veut prendre le risque d’en produire une.

Notons qu’il est aussi présentateur de l’émission : La poésie, la poésie, la poésie ! Qui passe tous les samedis à compter de 7 heures Pm sur la page Facebook de KIT MÉDIAS.

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