Le juge fédéral américain, Jose Martinez s’en prend aux procureurs pour le retard dans le procès américain sur l’assassinat odieux de l’ancien président Jovenel Moïse.
En effet, le juge fédéral Jose Martinez en charge de l’affaire des États-Unis contre près d’une douzaine d’accusés dans l’assassinat du président Jovenel Moïse a critiqué, le lundi 17 avril 2023, les procureurs d’avoir retardé le procès, affirmant qu’il est troublé par le fait que les accusés emprisonnés sont forcés de passer beaucoup temps derrière les barreaux.
“ C’est très gênant pour moi. Je suis un gars assez conservateur, mais je ne crois pas que vous devriez rassembler quelqu’un et le mettre en prison jusqu’à ce que vous sachiez ce qui se passe… Je ne veux pas avoir une affaire pendant quelques années, pendant que les gens sont en prison. Ça me dérange ”, a déclaré le juge Jose Martinez, rapporte Miami Herald.
Actuellement, 11 personnes accusées dans le complot de l’assassinat de Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 sont en détention fédérale à Miami. Ces accusés, emprisonnés à Miami, viennent de la Colombie, du sud de la Floride et d’Haïti. Une date de procès a initialement été fixée au 8 mai devant le tribunal fédéral de Miami, bien que l’un des accusés, homme d’affaires et trafiquant de cocaïne condamné, Rodolphe Jaar, ait plaidé coupable le mois dernier à trois accusations liées à son rôle dans le complot.
Ce lundi, la procureure fédérale Monica Castro a déclaré au juge qu’elle s’attendait à ce que davantage d’accusés soustraient les accords de plaidoyer afin d’éviter le procès. Cependant, étant donné qu’il s’agit d’un cas très complexe avec une quantité volumineuse de découvertes, dans diverses langues et dans trois pays, dit-elle, indiquant qu’elle ne prévoirait pas de procès cette année.
Plus loin, la procureure Monica Castro a assuré qu’” une date de procès en 2023 est peu probable ”. Selon elle, les procureurs estiment qu’ils auront besoin d’au moins quatre mois de plus pour remettre les preuves aux avocats de la défense.
Ils ne sont pas sous la même longueur d’onde. Suite aux déclarations de la procureure fédérale, le juge Jose Martinez a répliqué : “ avant d’aller arrêter des gens, vous devez avoir une bonne idée de ce qu’ils ont fait et de la façon dont vous allez le prouver ”.
Ensuite, le juge a demandé quel défendeur a été détenu le plus longtemps en attendant son procès. L’avocat de la défense Alfredo Izaguirre, qui représente l’ancien soldat colombien Mario Antonio Palacios Palacios, a répondu que son client est en garde à vue depuis janvier 2022. Notons que le mercenaire Palacios a été le premier à être arrêté aux États-Unis après avoir été ramassé au Panama lors d’une escale en Colombie depuis la Jamaïque, où il s’est enfui après le meurtre.
Après le temps d’altercations entre les procureurs et les avocats défenseurs, le juge Jose Martinez a fixé une autre audience de statut dans deux mois, sans préciser de date. Il a déclaré qu’il reconnaissait que le retard du procès était dans l’intérêt de la justice et a noté que les complexités de l’affaire nécessitent “une quantité substantielle de préparation”.
Entre-temps, en Haïti, cette affaire est menée par le juge d’instruction Walter Wesser Voltaire, le cinquième jusqu’à date, qui essaye d’enlever les poussières du tiroir de la justice haïtienne qui est d’ailleurs sans domicile fixe. La dernière arrestation en date dans le cadre de ce dossier est celui de Mozart Prevot, le conducteur de l’un des accusés, l’ancien sénateur John Joël Joseph.
crédit photo: Dieu-Nalio Chery