L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) mène une enquête sur l’ancien président Michel J. Martelly. Cette entité autonome de l’État haïtien cherche à déterminer si les biens meubles et immeubles acquis par l’ancien chef de l’État ne sont pas le fruit de la corruption. C’est dans ce cadre que l’ULCC a décidé d’envoyer des correspondances à une vingtaine d’institutions.
Dans le cadre de cette enquête, l’ULCC a déjà transmis environ une vingtaine de lettres à diverses institutions privées et publiques pour obtenir des informations et des documents sur le patrimoine de l’ancien président haïtien.
Michel J. Martelly a été sanctionné au mois d’août 2024 par le Bureau de Contrôle des Actifs Étrangers (OFAC) pour son implication présumée dans le trafic de drogues. En 2018, l’ancien directeur général de la Police Nationale d’Haïti, Mario Andressol, avait révélé, dans une interview avec Ayibopost, que Michel Joseph Martelly transportait régulièrement de la drogue pour des cartels colombiens.
L’Office National de l’Aviation Civile (OFNAC), Sogecarte, CAYARD Bijoux et VILLA RUSSO font partie des institutions ayant reçu des correspondances de l’Unité de Lutte Contre la Corruption dans le cadre de cette enquête.
Le 2 septembre 2024, l’Ensemble Contre la Corruption (ECC) avait écrit au directeur général de l’ULCC, Hans Jacques Ludwig Joseph, pour demander l’ouverture d’une enquête sur les biens meubles et immeubles accumulés par le 57e président d’Haïti, ainsi que sur ceux de ses complices, notamment sa conjointe et son fils aîné, qui ont également occupé des postes de responsabilité publique.
Malgré les nombreux rapports de l’ULCC révélant des cas de corruption, transmis à la justice haïtienne, la majorité des dossiers restent sur les bureaux des commissaires du gouvernement, sans suites judiciaires. Si des preuves de corruption sont découvertes concernant M. Martelly, comment la justice haïtienne réagira-t-elle face à cet homme présenté comme un tout-puissant dans le pays ?
Wilder Sylvain