Haïti-insécurité : la peur a-t-elle désormais changé de camp ?  

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S’achemine-t-on vers l’éradication totale des gangs armés en Haïti ? Pour l’instant, on n’est pas encore là, mais de nouvelles stratégies viennent d’être adoptées à cet effet. En effet, depuis plus d’une semaine, les agents des forces de sécurité nationale ont lancé une opération contre les gangs armés. Cette démonstration de force des agents de sécurité a mis mal, semble-t-il, les gangs armés qui auraient enregistré des victimes dans leurs rangs.


Le 1ᵉʳ et 2 mars derniers, plusieurs membres de gangs ont été tués, suivant les confirmations de la Primature et de la Police Nationale d’Haïti. Selon les informations, les autorités policières auraient frappé directement les fiefs des gangs avec des « drones explosifs ». Izo, numéro un du gang basé à Village de Dieu et Barbecue, chef de gang de Delmas 6, ont confirmé effectivement qu’ils ont été les cibles de cette intervention. Depuis, c’est la panique du côté des gangs.


Face à cette nouvelle stratégie adoptée par les autorités, la peur, paraît-il se diriger vers les gangs. Les attaques coordonnées par les criminels contre certains quartiers ont connu une baisse significative dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince depuis le 1ᵉʳ mars. Une stratégie saluée par le responsable du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Esperance.


Les gangs armés ont imposé un régime de terreur dans le pays depuis environ cinq ans. Ils contrôlent plus de 85 % du territoire de la zone métropolitaine de Port-au-Prince en assassinant des citoyens, pillant et incendiant des maisons et des véhicules. Leslie Voltaire, représentant de Fanmi Lavalas au Conseil Présidentiel de Transition, avait révélé, en janvier dernier, que les criminels se livrent dans les trafics d’armes illégales, de munitions, de cocaïne et d’organes.

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Aujourd’hui, la pression monte dans les camps des malfrats. Plusieurs membres de gangs, paniqués, auraient voulu quitter leur base, selon les informations dont dispose notre rédaction. Ce qui crée une tension entre leur chef et eux. Krisla, un autre chef de gang basé à Fontamara, paniqué après la première frappe aérienne contre Barbecue, dans un message WhatsApp qu’il a publié, déplore que les autorités puissent utiliser des « drones explosifs » contre les gangs. Pour lui, ces matériels sont utilisés dans la « guerre ».


En février 2024, la coalition criminelle « Viv Ansanm » a lancé ses premières attaques coordonnées à Port-au-Prince. Les malfrats, dirigés par l’ancien policier devenu chef de gang, Jimmy Chérizier, alias Barbecue, se sont pris aux commissariats, universités, écoles, hôpitaux et pharmacies. Depuis, cette coalition de gangs ne cesse de multiplier ses forfaits.  

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