Cette année encore, le Centre Muse Haïti donne la parole aux jeunes. Ce jeudi 15 mai, l’organisation a lancé officiellement la quatrième édition du concours national de dissertation. Une initiative centrée sur le droit à l’éducation, organisée à l’intention des écoliers (NSI-NSIV) et des étudiants de premier cycle universitaire.
Placée sous le thème « Le droit à l’Éducation en Haïti« , cette année, le CMUH a offert aux jeunes du pays un espace pour réfléchir sur les défis et les enjeux de ce droit fondamental. C’est dans cette perspective que l’organisation a lancé cette nouvelle édition.
Selon le responsable du Centre Muse Haïti, le Révérend Père Gilbert Peltrop, dans son discours de circonstance, cette initiative vise à encourager chaque citoyen, chaque citoyenne et chaque institution à un engagement réel pour que l’école ne soit plus considérée comme un levier politique dans une Haïti rongée par une crise socio-politique et économique.
Tout en retraçant une historiographie du droit à l’éducation en Haïti et en soulignant son importance capitale, le prêtre rappelle que « aller à l’école n’est pas un privilège réservé à un petit groupe, mais un droit pour chaque personne ».
Pour Dieuseul Prédélus, Recteur de l’Université d’État d’Haïti (UEH), le droit à l’éducation est plus qu’un principe juridique inscrit dans les chartes internationales et la Constitution haïtienne de 1987 : « Il est une exigence morale, un rempart pacifique contre l’exclusion, l’ignorance et la pauvreté. Il est également une condition essentielle à l’émergence de la nouvelle société haïtienne, équitable et démocratique dont nous rêvons tous. »
Tout en soulignant l’engagement de l’UEH à faire de l’éducation un levier de transformation sociale, M. Prédélus a affirmé continuer à œuvrer pour un système éducatif inclusif, de qualité et accessible à tous.
Invité d’honneur de cette édition, le cinéaste Arnold Antonin croit, quant à lui, qu’il faut une nouvelle réflexion sur l’éducation en Haïti. Lutter pour qu’il y ait une éducation de qualité pour tous sera, selon lui, la vraie révolution en Haïti, tout en critiquant le système éducatif haïtien basé sur le paraître et la tromperie.
« L’éducation ne sert qu’à une chose : nous permettre d’utiliser l’ordinateur le plus puissant qui existe encore au monde, qui est le cerveau des jeunes Haïtiens, à nous apprendre à réfléchir de façon critique afin de bien poser les problèmes, de prendre de bonnes décisions et d’agir. » Pour y arriver, selon M. Antonin, il faut un changement de méthode d’apprentissage et la formation des enseignants.
Dans ses propos, le directeur de l’Office National de Partenariat en Éducation (ONAPE), Hervé Boussiquot, a souligné le rôle que joue l’éducation dans la promotion de la paix, tout en appelant à faire de cette initiative du Centre Muse Haïti une contribution à la reconquête et au maintien de la paix.

Père Gilbert Peltrop entre autres
Cette initiative s’articule autour de l’une des principales missions de la Protection du citoyen, qui consiste à promouvoir l’établissement d’une culture du respect des droits humains et de la paix sociale, a déclaré le Protecteur du citoyen, Jean Wilner Morin, tout en soulignant la situation alarmante de plus de deux millions de personnes qui ont dû fuir leurs maisons en raison de la violence des gangs.
Le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), l’Office National de Partenariat en Éducation (ONAPE), l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Université d’État d’Haïti (UEH), l’Université Quisqueya (UNIQ), l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), Le Nouvelliste et la Radio Télévision Caraïbes rejoignent tous le Centre Muse Haïti pour la 4e édition de cet événement socio-éducatif combien important dans une société où le droit à l’éducation reste encore un combat à mener.