En 2024, trois défenseurs de l’environnement tués chaque semaine dans le monde

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En 2024, au moins 146 défenseurs de l’environnement ont été assassinés ou portés disparus dans le monde, soit près de trois par semaine. Selon l’ONG Global Witness, qui a publié son rapport annuel le 17 septembre 2025, l’Amérique latine présente plus de 80 % des cas, dont la Colombie reste le pays le plus meurtrier.

La Colombie totalise à elle seule 48 assassinats en 2024, après 79 en 2023, soit un tiers du total mondial, suivie du Guatemala (20 morts, contre 4 en 2023), du Mexique (18) et du Brésil (12). Les peuples autochtones et les petits agriculteurs sont particulièrement visés, avec 90 morts enregistrés.

L’Asie du Sud-Est a enregistré 16 victimes, notamment aux Philippines (7 morts), et en Indonésie (5 morts). En Afrique, des défenseurs ont été tués au Cameroun, en République démocratique du Congo, à Madagascar et au Liberia. Cependant, le continent est probablement sous-représenté en raison des difficultés d’accès à l’information et de l’absence d’enquêtes indépendantes.

Selon Global Witness, plus de 60 % des meurtres sont liés à des conflits fonciers, tandis que d’autres concernent l’exploitation minière, l’agro-industrie, l’exploitation forestière et certains projets d’énergie renouvelable. « Derrière ces assassinats de défenseurs de l’environnement, ce sont de grands intérêts économiques qui sont en jeu avec des liens avec des réseaux mafieux, les cartels, mais aussi les entreprises internationales », a déclaré Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, à RFI.

Global Witness appelle les gouvernements à renforcer la protection des militants, à garantir les droits fonciers des communautés rurales et à abroger les lois criminalisant les ONG environnementales.

À deux mois de la COP30 au Brésil, l’ONG exhorte également la CCNUCC à établir un code de conduite interdisant l’intimidation ou les représailles contre les défenseurs.

Depuis 2012, plus de 2 253 défenseurs de l’environnement ont été tués ou ont disparu. « Nous avons désespérément besoin de défenseurs pour préserver notre planète. Si nous leur tournons le dos, nous perdons notre avenir », a indiqué Laura Furones, auteure principale du rapport.

PHOTO : EDGARD GARRIDO/REUTERS


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