Une vaste opération policière menée le mardi 28 octobre 2025, contre le narcotrafic dans des quartiers défavorisés de Rio de Janeiro a fait 64 morts, dont quatre agents des forces de l’ordre. Il s’agit de la plus grande intervention jamais réalisée dans l’État de Rio, selon les autorités brésiliennes.
Selon les autorités locales, 81 individus ont été arrêtés, 75 fusils d’assaut saisis, ainsi qu’une importante quantité de drogue. L’opération a mobilisé 2 500 policiers, deux hélicoptères, 32 véhicules blindés et 12 engins de démolition pour dégager les barricades installées par les trafiquants dans les ruelles étroites, selon RFI.
L’intervention s’est concentrée sur deux grands complexes de favelas du nord de Rio, le Complexo da Penha et le Complexo do Alemão, situés à proximité de l’aéroport international.
Vives critiques et appels à enquêtes
Si les autorités locales saluent une opération « historique », elle a suscité une vague d’indignation au niveau national et international. L’ONU, par la voix du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, s’est dite « horrifiée » et exige l’ouverture d’enquêtes rapides sur chaque décès, confirme le journal.
La commission des droits de l’homme de l’Assemblée législative de Rio a dénoncé ce qu’elle décrit comme un « théâtre de guerre » et demande des explications sur les circonstances de l’opération. Sa présidente, Dani Monteiro, pointe une violence systémique dans les interventions policières menées dans les favelas.
De son côté, César Muñoz, directeur de l’ONG Human Rights Watch au Brésil, a qualifié cette opération de « tragédie », réclamant des investigations sur chaque mort enregistrée. Le député de gauche Henrique Vieira a pour sa part dénoncé une politique de « permis de tuer » dans les quartiers populaires, ciblés comme des « territoires ennemis ».
Par ailleurs, sur le réseau social X, le gouverneur de l’État de Rio, Claudio Castro, a publié une vidéo montrant un drone utilisé par les trafiquants pour lancer des explosifs contre les forces de l’ordre. Il affirme que le pays fait face à une forme de « narco-terrorisme », bien au-delà du crime organisé ordinaire.
PHOTO : SILVIA IZQUIERDO/ASSOCIATED PRESS
