Ce lundi 17 novembre 2025, à la veille de la commémoration de la bataille de Vertières, symbole de courage et de détermination, Port-au-Prince s’est réveillé dans la peur. Une vidéo diffusée dans la nuit par Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », chef de gang et leader de la coalition criminelle « Viv Ansanm », a jeté un froid : il y appelait la population à rester chez elle sous peine d’être victime d’attaques.
Alors que cette menace a paralysé les activités dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Les établissements scolaires ont gardé leurs portes fermées. L’ambassade de France à Port-au-Prince avait annoncé hier la fermeture de ses services consulaires en raison des menaces des gangs, tandis que les forces de l’ordre ont été massivement mobilisées.
En effet, de nombreux citoyens dénoncent le silence des autorités, perçu comme complice, et l’absence de mesures concrètes pour apaiser les craintes. Peu après la déclaration de Barbecue, la Police nationale d’Haïti (PNH) a décrété une mobilisation générale, suspendant tous les congés de ses agents jusqu’à nouvel ordre.
Officiellement, cette décision visait à répondre aux menaces persistantes dans la zone métropolitaine et certaines villes de province. Mais elle a aussi renforcé l’inquiétude d’une population déjà à bout.
En ce 17 novembre, la capitale haïtienne était à l’arrêt. Les autorités n’ont su fournir une réponse claire ou rassurante. Écoles fermées, transports paralysés, banques fermées : la vie quotidienne est figée par l’insécurité. La population est aux abois.
Cette situation relance le débat sur la gouvernance du pays. Entre l’inaction de l’État et la montée en puissance des gangs armés, qui dirige réellement Haïti ? L’autorité de l’État paraît chaque jour plus affaiblie, voire symbolique.
Jimmy « Barbecue » Cherizier, chef du gang G9, lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince, le 5 mars 2024. © Ralph Tedy Erol, Reuters
