Le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations unies (OCHA) a signalé que, face à l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire en Haïti, la majorité des nouvelles personnes déplacées ont trouvé refuge auprès de familles d’accueil. Quelques centaines se sont installées dans sept sites informels.
La détérioration continue de la sécurité dans le pays accentue les besoins humanitaires. Selon le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, près de 6 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, dont la moitié des déplacés sont des enfants. Il a également souligné que les femmes et les filles déplacées sont particulièrement exposées à des risques de violences sexuelles et sexistes.
À Belladère, ville frontalière avec la République dominicaine, les services essentiels sont submergés en raison de l’afflux de déplacés internes et de migrants expulsés. Depuis janvier, près de la moitié des 121 000 Haïtiens refoulés par la République dominicaine sont passés par cette localité. Une mission conjointe de l’OCHA, d’agences onusiennes et d’ONG partenaires a observé des conditions critiques, notamment pour les enfants non accompagnés.
Bien que des efforts soient déployés (distribution de repas, assistance financière, services de protection et fournitures médicales), les ressources disponibles demeurent insuffisantes. Les priorités immédiates incluent l’augmentation des capacités d’accueil, la protection des enfants séparés et le soutien renforcé aux migrants et familles vulnérables.
Enfin, l’ONU rappelle que le Plan de réponse humanitaire 2025 pour Haïti reste le moins financé au monde. À mi-parcours de l’année, seulement 8 % des 908 millions de dollars requis ont été mobilisés, soit moins de 75 millions de dollars.
Ce sous-financement limite considérablement les opérations, en particulier dans les zones à haut risque comme Belladère. Malgré les défis, entre janvier et mars, plus de 720 000 personnes ont reçu une aide alimentaire d’urgence, tandis que des dizaines de milliers ont bénéficié d’un accès à des abris, à l’eau potable et à des services d’assainissement d’urgence.
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