La Cinquième République traverse une période d’instabilité politique majeure depuis les élections législatives de juin 2024, convoquées par le président Emmanuel Macron. Ces élections ont débouché sur un Parlement sans majorité absolue, fragilisant considérablement l’exécutif.
Lundi, l’Assemblée nationale a voté une motion de censure contre le Premier ministre François Bayrou, entraînant la chute de son gouvernement. Parallèlement, un sondage indique que 49 % des Français réclament désormais la démission d’Emmanuel Macron.
Selon plusieurs médias internationaux, le chef de l’État figure parmi les cinq dirigeants les plus impopulaires au monde, avec un taux d’impopularité de 71 %. En France, ses détracteurs pointent un bilan jugé « catastrophique », aussi bien sur le plan diplomatique qu’économique, et rappellent qu’il est déjà contraint de former un second gouvernement en moins d’un an.
Cette crise s’inscrit dans la continuité du renversement du gouvernement Michel Barnier en novembre 2024, suite à une motion de censure votée par une alliance entre la gauche et l’extrême droite. Depuis, la présidente des députés RN, Marine Le Pen, cible directement Emmanuel Macron. Ce lundi 8 septembre, dans l’hémicycle, elle a dénoncé « la fin de l’agonie d’un gouvernement fantôme » et appelé à la dissolution de l’Assemblée nationale, estimant qu’elle n’est plus « une option mais une obligation », selon BMFTV.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon a salué le rejet de la confiance à François Bayrou comme une « victoire populaire » et a exigé à son tour le départ du président. Il a également mis en garde les partis de gauche contre toute tentative d’alliance avec le camp présidentiel, réaffirmant son opposition sans concession.
Dans ce contexte tendu, une question reste en suspens : Emmanuel Macron pourra-t-il encore désigner un nouveau Premier ministre, ou sera-t-il lui-même contraint de quitter le pouvoir ? Un dossier à suivre de près.
Photo: Tom Nicholson / POOL / AFP