Dans un rapport publié par l’Organisation des Nations unies, 1 247 personnes ont été tuées et 710 blessées entre juillet et septembre 2025 en Haïti. Ces violences sont attribuées aux gangs armés, aux groupes d’autodéfense, à des civils ainsi qu’à des opérations menées par les forces de sécurité, selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH/ONUDH).
Si les attaques ont légèrement diminué à Port-au-Prince, elles se sont intensifiées dans les zones rurales et les communautés agricoles hors de la capitale. L’ONUDH dénonce également une recrudescence des enlèvements contre rançon et des violences sexuelles.
Durant la même période, au moins 145 enlèvements et 400 cas de violences sexuelles ont été recensés. « Les violences sexuelles perpétrées par des gangs restent à un niveau alarmant », a déclaré l’ONU. La plupart des cas impliquent des viols collectifs, souvent commis lors de cambriolages ou dans les rues. Ces agressions sont utilisées comme moyen d’exploitation ou de punition, avec des conséquences graves sur les victimes et leurs familles.
Le rapport documente également des exécutions extrajudiciaires. À Grand-Ravine, une femme a été battue à mort pour sorcellerie présumée ; sa fille a été torturée. La famille a dû verser 300 000 gourdes pour récupérer le corps. À Martissant, un garçon de 14 ans, accusé de viol, a été lynché puis exécuté publiquement par son propre gang.
Ces faits illustrent la brutalité extrême des groupes armés et l’effondrement de l’État de droit dans plusieurs régions du pays.
Deux hommes transportant le corps d’un homme décédé lors d’une attaque de gangs dans le quartier Delmas de Port-au-Prince, Haïti, le mardi 25 février 2025. · ©ODELYN JOSEPH / AP
