On se questionne sur l’avenir de nos enfants et nos jeunes haïtiens qui vivent dans l’Haïti d’aujourd’hui, minée par les violences des gangs armés. Quoique dans une situation difficile, le peuple haïtien s’offre encore du bon plaisir. Peut-être, c’est ce qui fait sa singularité en tant que peuple. En effet, en février dernier, en petite quantité certes, mais il se donnait du bon temps au cours du déroulement des festivités carnavalesques à Port-au-Prince.
15 millions de gourdes, c’est le montant qu’avait décaissé le gouvernement actuel pour permettre à la Mairie de Port-au-Prince d’organiser son carnaval. Pour cette année, l’un des gros changements était une question d’heure. De 12 heures à 18 heures, des bandes à pied et des chars musicaux avaient défilé au Champs de Mars pour faire jouir les carnavaliers et carnavalières. Après ce moment de thérapie, les gangs ont repris du service dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince.
À Solino, au Bel-Air, à l’Avenue Poupelard, à Delmas 24, entre autres, les gangs armés ne veulent pas laisser reposer les habitants. Depuis le début des affrontements entre gangs rivaux, au moins 60 morts et 50 disparus sont déjà recensés dans le quartier de Bel-Air, selon le Responsable du Réseau National de Défense des Droits Humains, Pierre Espérance. Hormis les morts et des disparus, des maisonnettes sont parties en fumée. Pas de décibel pour danser cette nouvelle danse. Si c’était la joie hier, aujourd’hui, c’est la tristesse.
Au fur et à mesure, les jours deviennent plus difficiles pour les Haïtiens et Haïtiennes. Aux grands défis structures s’ajoute un mal qui va croissant sous les yeux de nos autorités : l’insécurité. On sourit hier, demain, on pleure. On se dit bienvenue hier, demain, on dit adieu, car les gangs peuvent, désormais, décider sur nos sentiments. Les jours de tout le monde sont comptés dans l’Haïti d’aujourd’hui.