Haïti va de mal en pis.Tous les secteurs du pays touchés de plein fouet par la recrudescence des actes de violence perpétrés par les bandes armées. Déjà confrontés à d’énormes dédales, les centres hospitaliers et de santé sont définitivement à genoux aujourd’hui.
En effet, dans son dernier rapport sur la situation catastrophique des Droits Humains de janvier à mars 2024 en Haïti, le RNDDH révèle que tous les secteurs hospitaliers et de santé affirment faire face à des pénuries « d’intrants, de carburant et d’oxygène ».
De plus, en raison de l’insécurité, les déplacements sont limités et le personnel sanitaire ne se présente pas régulièrement sur son lieu de travail. Les malades ne reçoivent donc pas les soins dont ils ont besoin, note le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).
Manque de médicaments et de personnels, pénurie alimentaire et de carburant entre autres, les établissements de santé des différents départements du pays en souffrent. C’est le cas, dans le département du Nord’Est, de l’Hôpital de Fort-Liberté ; dans le département du Nord, de l’Hôpital Justinien du Cap-Haïtien ; dans le département du Sud’Est, de l’Hôpital Saint Michel de Jacmel, des centres de santé de Marigot, Cayes-Jacmel, Belle Anse, La Vallée de Jacmel, Bainet et Côtes-de-Fer ; dans le département de l’Artibonite, de l’Hôpital la Province de Morne Blanc et de plusieurs autres centres de santé dans le reste du département.
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Dans le département de l’Ouest, les impacts de la crise sont graves sur l’Hôpital Notre-Dame de Petit-Goâve faisant face à une carence en intrants, en médicaments et en carburant. Et, certains membres du personnel de santé ne peuvent se rendre à leur lieu de travail à cause de la présence des bandits armés à Martissant et à Mariani.
Puis, l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) à Port-au-Prince est abandonné par le personnel. Certains malades ont été évacués par leurs proches. “ Alors que les responsables de ce centre hospitalier discutaient à la fin du mois de mars, en vue de la reprise des activités pour le début du mois d’avril 2024, le 1er avril, les bandits reviennent et investissent les locaux de l’HUEH ”, note le RNDDH.
Ils sont nombreux les hôpitaux, les centres de santé et les pharmacies localisés dans le département de l’Ouest qui ont été attaqués, vandalisés et incendiés. Le RNDDH récence au moins treize (13) hôpitaux et centres de santé rendus dysfonctionnels par les bandits armés :
Hôpital communautaire de Beudet
Hôpital communautaire de Bon-Repos
Hôpital Dash Delmas 18
Hôpital Sanatorium de Port-au-Prince
Hôpital Saint-François de Sales
Hôpital Sainte-Catherine LABOURE
Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH)
Centre de santé Aurore du Bel-Air
Centre de santé de la Croix-des-Bouquets
Centre de santé de Pernier
Centre de santé Saint-Martin 1
Centre de santé Saint-Martin 2
Maternité Isaïe Jeanty de Chancerelles
*La multiplication des camps de réfugiés*
Alors que la situation sanitaire du pays est plus que préoccupante au jour le jour, les nouveaux camps d’accueil des victimes de l’insécurité ne font que multiplier.
En ce sens, le RNDDH a dénombré huit (8) nouveaux camps, dont cinq (5) établissements scolaires.
Il s’agit :
• Du Ministère de la Culture et de la Communication
• De l’Ecole Nationale Argentine Bellegarde
• De l’Ecole Nationale Darius Denis
• De l’Ecole Nationale République du Colombie
• Du Nouveau local du Lycée Marie-Jeanne
• De l’Ecole Nationale République du Liberia
• De la Faculté Linguistique Appliquée
• De l’Annexe du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle
Notons que, de janvier à mars 2024, l’organisation féministe Nègès Mawon et le RNDDH ont reçu soixante-quatre (64) victimes de viols. Et, nombreuses parmi les victimes sont violées collectivement par des bandits armés, surtout lors des attaques armées perpétrées dans plusieurs zones.