BBC rapporte qu’à Mangalmé, dans le Nord-Est du Tchad, en Afrique, les femmes qui refusent une demande en mariage doivent payer une amende allant de 23 et 39 dollars, soit 14 700 à 25 000 F CFA environ. Une nouvelle qui a enflammé les réseaux sociaux.
Désormais, une nouvelle loi a outrepassé le consentement et rentre dans le jeu du mariage au Tchad. Une femme ne doit pas refuser une demande en mariage sinon elle payera une amende. Il s’agit de la pratique de “Amchilini“.
En effet, le conseil supérieur des affaires islamiques du département de Mangalmé, réuni en assemblée le 20 juillet 2022, a pris acte d’instaurer l“Amchilini” dans la ville de Mangalmé et les villages environnants.
Il s’agit d’une pratique du jargon tchadien qui consiste à solliciter une personne avec ou sans son gré dans le cadre du mariage.
La décision de l’adoption de cette pratique a été très critiquée par la ligue tchadienne des droits des femmes qui a lancé un hashtag #StopAmchilini pour la dénoncer. Car, selon la ligue, cette mesure viole la loi sur le libre consentement au mariage.
« Ceci est vide de tout sens, au regard de cette décision, la loi doit réprimer pour faire cesser ce désordre, car elle prime sur la coutume et les décisions religieuses », a scandé l’organisation en ajoutant qu’ « Hier, c’était le cas de Baro, aujourd’hui Mangalmé et demain ? Mais si le code de la famille s’impose enfin, toutes les bêtises au nom de la religion cesseront ».
Tchadinfos relate les règles résumant la pratique de « Amchilini »
-La femme elle-même demande à un homme qu’elle choisira pour la marier. S’il accepte, il payera le 1,4 du dinar qui est l’équivalent de 35 000fr.
-S’il refuse, il payera un forfait de 10 000 F.
-Si une femme ciblée pour le mariage refuse, elle payera une amende de 15 000 F
-Celle qui refuse sciemment payera une amende de 25 000 F
-Une femme illicite en arabe tchadien (harmana) si elle se marie juste pour rendre licite afin de retourner à son premier mari payera 150.000fr d’amende au dernier mari.
-Celle qui indispose son nouveau mari par des histoires du premier afin de la laisser sera amendé de 50 000 F.
La ligue tchadienne des droits des femmes a critiqué ces textes et estime que « la femme reste encore un instrument de manipulation dans certains lieux. C’est purement un mariage forcé, ces textes ne peuvent pas entrer en vigueur, car cela voudrait tout simplement dire qu’il défie les textes de loi, les chefs coutumiers et religieux ne doivent pas abuser de leurs autorités. Si on doit fixer des amendes aux personnes libres de ne pas se marier, cela devient un mariage forcé, ce que nous condamnons. Le consentement du mariage doit être libre». Alors que le Conseil islamique affirme que sa décision est inspirée par le Coran.