Haïti-crise : Cap-Haïtien ne dort pas, les banquiers menacent l’ancien Sénateur Moïse Jean Charles

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Le lundi 22 août 2022 a marqué la reprise des mouvements de mobilisation dans le pays, surtout à la ville du Cap-Haïtien avec l’ex sénateur Moïse Jean Charles. Cette manifestation, organisée contre entre autres, la cherté de la vie, la rareté du carburant et la dépréciation accélérée de la gourde par rapport aux dollars américains, a depuis lors provoqué pas mal de polémiques dans la société.

Lors de sa prise de parole à la fin de ce vaste mouvement de mobilisation ayant réuni des milliers de personnes, le leader du parti politique « Pitit Dessalines » a insisté sur le fait que les banques devraient revoir le taux de change en particulier celui du dollar américain, dans le cas contraire, ils (les protestataires) les forceront à fermer leurs portes. La population a de son côté profité pour lancer des slogans à craindre comme : « n ap boule yo ». Cette parole qui dès lors, a déchaîné la chronique.

En effet, il fallait attendre la matinée du mardi 23 août pour savourer un spectacle nonchalant. Sur les ondes de plusieurs médias et sur les réseaux sociaux, la classe politique et les citoyens dits pacifistes rejetaient l’idée de la mise en feu et s’en prenaient au Sénateur Moïse Jean Charles.

Ce qui a rendu le début de la semaine assez tendu, dans la cité christophienne suite à des mouvements de protestation spontanée à répétition. Les revendications sont les mêmes : l’amélioration de la situation sociopolitique du pays, l’intervention des autorités contre la vente illicite des produits pétroliers, la baisse des prix des produits de première nécessité incluant la question du taux de change…

À noter que la jeune Marcelin Joselita, âgée de 24 ans, a été tuée par balles, le mardi 30 août, au Carrefour de l’Aviation alors qu’elle tentait de rejoindre sa demeure après une journée de travail au Parc industriel de Caracol. Les habitants de la zone indiquent fermement que cet acte est l’œuvre d’un policier connu sous le pseudonyme de « Tatou », faisant partie de l’unité BI-Cap PNH/Nord.

Souffrant de pyrophobie, les banquiers menacent

L’Association Professionnelle des Banques (APB) proteste énergiquement contre les propos d’une violence sans précédent, formulé par un leader politique haïtien, à l’encontre des banques et de leurs collaborateurs lors d’une manifestation politique, au Cap-Haïtien, le 22 août 2022. Proférer ainsi des menaces, haranguer les foules déjà frustrées par la situation difficile que connait le pays, pour les inciter à commettre des actes à caractère criminel est un procédé dangereux et irresponsable qui peut déboucher sur une situation anarchique échappant à tout contrôle, lit-on dans une note publiée ce vendredi 02 septembre par les concernés.

“ Face à un tel déferlement de violence gratuite mais visiblement alimentée, les banques se réservent le droit de poursuivre en justice tous les auteurs intellectuels et matériels d’actes portant atteinte à l’intégrité des vies de leur personnel et à la sécurité de leurs biens.
La reconstruction de notre société et la consolidation de notre démocratie ne peuvent se faire dans la violence ou dans la haine. Les élites politiques doivent promouvoir les conditions pour un dialogue inclusif entre les différentes composantes de la Nation; ce, dans un esprit de tolérance. Nous faisons partie d’une communauté de destin commun et c’est à I’aune des changements comportementaux de chacun que pourront se mesurer les progrès qu’effectuera notre Patrie ”, disent les responsables de ladite association.

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