Solino, Nazon et Bas-Delmas : des territoires « broyés » par les gangs, un retour illusoire pour les habitants

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Ce qui s’est produit en Haïti, notamment à Port-au-Prince, au cours de ces 5 dernières années aura été l’une des plus grandes catastrophes qui aient frappé le pays. Ce n’est nullement un phénomène naturel ayant débouché sur une catastrophe environnementale ou une crise humanitaire. C’est un groupe d’hommes et de femmes qui décident de piller, violer, extorquer, kidnapper et tuer une population paisible. À Nazon, Solino et au Bas de Delmas, les images des maisons totalement rasées exposent l’ampleur de la politique destructrice menée par des groupes criminels.

À l’annonce d’un retrait de l’autoproclamé président et porte-parole de la coalition criminelle « Viv Ansanm » dans certains quartiers, certains habitants et journalistes ont pu, pour la première fois, depuis environ 10 mois, réaliser une « visite » dans ces zones. Le constat est écœurant : des impacts de projectiles, des séquelles de fumée noire, des documents en pêle-mêle et des rues barricadées. Certes, les gangs se retirent volontairement, mais leurs traces sont visibles et indélébiles. Même les toilettes des maisons ont été emportées par les membres de gangs. C’est la ruine totale.

Un retour presque illusoire

Les habitants, souffrant de cette situation depuis des mois, rêvaient de pouvoir retourner chez eux. Mais, ils sont confrontés au désastre provoqué par des hommes de l’ancien policier Jimmy Chérisier, reconverti en chef de gang. Ce n’est pas la seule raison qui rend ce retour compliqué. Il y a aussi la Police nationale d’Haïti qui, dans un message, appelle les habitants à ne pas faire confiance aux gangs pour regagner leur demeure. Pour la PNH, les malfrats veulent utiliser les citoyens comme bouclier pour se protéger face aux forces de l’ordre.

Entre la peur d’un retour des criminels dans leurs quartiers, les dégâts matériels constatés et la mise en garde de la police, les habitants, semble-t-il, doivent encore attendre pour que leur rêve devienne une réalité. Mais, pour combien de temps encore ? En tout cas, le gouvernement de transition et la PNH promettent d’éradiquer les gangs.

La paix. Voilà le maître mot du chef de gang Chérisier, recherché par le FBI. Mais la question fondamentale qu’il faut se poser : quel est l’autre protagoniste dans cette « guerre » dont parle Monsieur Barbecue ? Demander la paix et pardon sans vouloir se rendre à la justice, n’est-ce pas une stratégie de manipulation ? En tout cas, des habitants de plusieurs quartiers et communes veulent retourner chez eux.

Photo : Dieugo André/Passion Info Plus


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