La justice canadienne a condamné Gérald Nicolas, originaire d’Haïti, à cinq ans de prison le mercredi 1ᵉʳ octobre 2025. Ce, pour avoir tenté d’organiser une révolution armée en Haïti contre le président Jovenel Moïse. Selon le service des poursuites publiques du Canada (SPPC), il avait quitté son pays pour faciliter et financer des activités terroristes liées à ce projet.
Les faits remontent à 2020-2021. Le Québécois de 54 ans avait élaboré un plan visant à renverser le gouvernement haïtien en provoquant une insurrection armée. De ce fait, il s’était rendu en République dominicaine et en Haïti, cherchant à se procurer des armes et à recruter des partisans. En plus, il avait fourni des fonds et loué des terrains près de la frontière afin d’établir une base d’opérations.
Selon un communiqué du SPPC, le directeur des poursuites publiques, George Dolhai, a déclaré : « Cette affaire concernait un complot visant à compromettre la stabilité d’un gouvernement étranger. Quiconque est prêt à prendre des mesures pour inciter à des conflits armés afin d’atteindre ses objectifs, que ce soit au Canada ou à l’étranger, sera traduit en justice. »
Le juge de la Cour supérieure Louis Dionne a imposé à Gérald Nicolas une peine de deux ans pour avoir quitté le pays dans le but de faciliter un acte terroriste et de trois ans sur l’accusation de facilitation d’une activité terroriste.
Reconnu coupable par un jury le 12 mars 2025, Nicolas a affirmé vouloir mener une « révolution douce et pacifique » afin de « restaurer la dignité du peuple haïtien ». Les jurés n’ont pas accepté cette version des faits.
Cette condamnation intervient alors qu’Haïti est encore sous le choc de l’une des périodes les plus sombres de son histoire récente, marquée par des manifestations violentes, la montée en puissance des groupes armés et, qui plus est, l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021.
« Nous applaudissons le Canada pour son engagement en faveur de la justice! Nous félicitons le Canada d’avoir tenu Gerald Nicolas responsable de ses tentatives d’incitation à la violence et de déstabilisation d’Haïti », ont réagi les États-Unis quantifiant cette décision d’ »une avancée majeure » vers la fin de l’impunité et la promotion de la paix.