Deux journées d’émeutes populaires ont secoué la République du Népal et conduit à la démission du Premier ministre KP Sharma Oli. Le bilan est lourd : au moins 22 personnes ont été tuées et plus de 500 blessées, tandis que des bâtiments publics ont été incendiés et 1500 prisonniers se sont évadés. Tout a commencé le 8 septembre 2025 dans la capitale népalaise Katmandou, lorsque des foules se sont rassemblées pour protester contre le blocage des plateformes numériques telles que WhatsApp, YouTube, X, Facebook, Instagram, Reddit et LinkedIn. Le chaos s’est installé le lendemain à travers d’autres villes du pays.
Selon RT France, les manifestants réunis sous une bannière « Génération Z » ont pris d’assaut le complexe gouvernemental, ont fait irruption dans la résidence du président et ont incendié plusieurs bâtiments officiels, notamment le Parlement, la Cour suprême et le siège du parti au pouvoir, le Congrès népalais. Le bureau du procureur général et le tribunal régional ont également été attaqués, des dossiers ont été emportés et brûlés.
Parmi les victimes figurait l’épouse de l’ancien Premier ministre Jhala Nath Khanal, décédée des suites de ses blessures après une attaque à sa résidence, et le ministre des Finances Bishnu Prasad Paudel, violemment agressé par les manifestants.
Les violences ont touché les infrastructures civiles, l’hôtel Hilton de Katmandou a été envahi et partiellement incendié. À Lalitpur, au sud de la capitale, environ 1500 prisonniers se sont évadés après que la police a abandonné ses postes de sécurité, augmentant ainsi les risques sécuritaires dans la région.
Sous la pression de ces événements, le premier ministre K. P. Sharma Oli a démissionné. Les manifestants, principalement des jeunes, affirment désormais que « le pays est sous leur contrôle » et exigent la formation d’un nouveau gouvernement et la tenue d’élections anticipées.
Bien que l’interdiction des réseaux sociaux ait été levée au début des troubles, les manifestations ont pris une dimension plus large, alimentées par des revendications visant à mettre fin à la corruption et à réformer le système politique.
À souligner, au cours des 10 dernières années, le Népal a été dirigé par les trois mêmes dirigeants âgés – Oli, Sher Bahadur Deuba et Pushpa Kamal Dahal – qui ont effectivement pris le poste de Premier ministre à tour de rôle. Ensemble, il ont occupé le poste du Premier ministre à 12 reprises.
Ce mercredi, l’armée népalaise reprend le contrôle de la capitale. Le calme est, à présent, revenu après deux jours de manifestations meurtrières.
Photo : ZUMA Press Wire via Reuters Conn – Skanda Gautam