L’Académie suédoise a décerné jeudi, à Stockholm, le prix Nobel de littérature 2025 à l’écrivain hongrois László Krasznahorkai, « pour son œuvre fascinante et visionnaire qui, au milieu d’une terreur apocalyptique, réaffirme le pouvoir de l’art ». Le romancier succède à l’écrivaine sud-coréenne Han Kang, la première femme asiatique à avoir reçu cette prestigieuse récompense en 2024.
Né en 1954 dans la petite ville de Gyula, au sud-est de la Hongrie, cet auteur de 71 ans s’est imposé comme l’un des écrivains les plus influents d’Europe centrale. L’Académie le décrit comme « un grand écrivain épique dans la tradition d’Europe centrale qui s’étend de Kafka à Thomas Bernhard », dont l’œuvre « se caractérise par l’absurde et l’excès grotesque », mais aussi au fil des années par « un style plus contemplatif ».
Selon Associated Press, il a été découvert en 1985 avec Satan’s Tango. Son premier roman a rapidement fait de l’écrivain un nom sur la scène littéraire internationale. Le réalisateur Béla Tarr l’a adapté au cinéma en 1994, marquant le début d’une longue collaboration artistique. Ensemble, ils ont également réalisé Les Harmonies de Werckmeister, inspirées de son roman La Mélancolie de la résistance (1989), ainsi que Le Cheval de Turin, qui a remporté l’Ours d’argent à la Berlinale en 2011.
Auteur de plus d’une douzaine d’ouvrages, Krasznahorkai est surtout connu pour Guerre et Guerre (2006), Le retour du baron Wenckheim ( 2016) et Petites œuvres pour un palais (2018).
Apprenant la nouvelle à Francfort, László Krasznahorkai s’est dit « très heureux et très fier ». « Faire partie de cette lignée d’écrivains et de poètes exceptionnels me donne la force d’utiliser ma langue maternelle, le hongrois », a-t-il déclaré, selon l’agence AP.
Le « maître de l’apocalypse », comme l’a surnommé la critique américaine Susan Sontag, entre dans l’histoire littéraire mondiale. Déjà récompensé en 2015 par le prix international Man Booker pour l’ensemble de son œuvre, il devient aujourd’hui le 118ᵉ lauréat du prix Nobel de littérature depuis 1901. Le prix est doté d’une récompense de 11 millions de couronnes suédoises, soit environ un million d’euros.
