Le département de l’Artibonite, grenier agricole du pays, sombre dans la violence des gangs armés depuis environ 3 ans. Face à cette situation désastreuse et alarmante, le Réseau national de Défense des Droits Humains exige des autorités la protection de la population livrée à elle-même.
De janvier à septembre 2025, au moins 24 massacres et attaques armées ont été recensés dans 25 localités et villes différentes, situées dans 8 des 17 communes du département de l’Artibonite. « Certaines attaques ont été menées de manière simultanée, sur plusieurs zones, engendrant des pertes humaines et matérielles énormes, en plus des nombreuses de et à blessures par balles et à l’arme blanche », décrit le RNDDH.
Hormis les massacres et les attaques des bandits ayant frappé la population, les communautés sont régulièrement victimes des groupes d’autodéfense. Les brigadiers leur reprochent de ne pas investir dans les efforts de sécurisation des communautés en question, retrace le Réseau national de Défense des Droits Humains dans un rapport de 23 pages.
L’organisme a recensé 84 personnes assassinées, soit une moyenne de 3 personnes par épisode de violence et une moyenne de 9 personnes assassinées par mois, pendant les 9 mois analysés. « 4 agents de la PNH et 2 agents de la MMAS figurent parmi les victimes ayant perdu la vie », précise le réseau.
Les gangs armés ont détruit ou et/incendié de nombreux bâtiments publics dans leurs exactions. « 6 institutions étatiques, dont 3 commissariats, 1 sous-commissariat et 2 tribunaux de paix ont été vandalisés et/ou incendiés », documente l’organisation dans son rapport.
Recommandation de RNDDH
Le réseau recommande aux autorités concernées de fournir à l’institution policière les ressources nécessaires en vue de reprendre le contrôle de tout le territoire de l’Artibonite.
De plus, le RNDDH demande le rétablissement des conditions minimales de sécurité dans le département en vue de faciliter le retour des personnes déplacées et de leur permettre de vaquer à leurs occupations. Il recommande aussi de mettre à la disposition des forces de l’ordre le montant total des frais d’intelligence pour qu’elles puissent s’enquérir des activités des gangs armés sur le territoire national.
Wilder Sylvain
