Lors du dernier Conseil des ministres, l’exécutif a procédé à la nomination d’une nouvelle commission municipale pour la ville du Cap-Haïtien. Ce nouveau cartel est composé d’Angie Bell, d’Isaac Pierre-Louis, et de Patrick Almonor, reconduit dans ses fonctions, avec pour mission de tenter de redresser une ville en proie à une crise environnementale sans précédent.
Depuis plusieurs semaines, la situation de la deuxième ville du pays suscite l’indignation. L’ancienne capitale du Nord est submergée par des montagnes d’ordures, des canaux bouchés, un système de drainage inexistant et des inondations fréquentes. Cette accumulation de déchets transforme les rues en un véritable bourbier, particulièrement pendant la saison des pluies.
Les interventions ponctuelles des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) n’ont pas suffi à enrayer cette dégradation. Faute d’infrastructures adéquates, les habitants se retrouvent sans solution face à la gestion des déchets.
Patrick Almonor, maire adjoint reconduit au sein de la nouvelle équipe, avait reconnu que la mairie ne dispose ni des compétences ni des ressources financières nécessaires pour assumer la propreté de la ville. Il a rappelé que cette responsabilité revient au Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS), souvent absent du terrain.
Il a également pointé le manque d’implication du ministère des Travaux Publics (MTPTC) dans le curage des canaux, tout en dénonçant l’absence de réinvestissement local des recettes générées par des infrastructures comme Labadie, l’aéroport, la douane ou le port.
Face à l’ampleur du défi, beaucoup s’interrogent sur la capacité de cette nouvelle commission à relever la situation. Une réponse coordonnée entre l’État central, les ministères, les autorités locales et la société civile s’impose plus que jamais.
Sans une gestion rigoureuse et des investissements durables, le Cap-Haïtien, ville au riche patrimoine historique, culturel et touristique, risque de sombrer davantage dans l’abandon.
