Si plus d’un croyait que la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) allait éradiquer les criminels armés qui contrôlent une bonne partie du territoire national dans un temps record, la situation actuelle prouve bien le contraire. Le massacre de la population civile, par des bandits armés, se poursuit alors que des flottes de véhicules blindés des contingents de la Mission Multinationale défilent dans les rues de Port-au-Prince.
Six (6) soldats des Bahamas sont arrivés en Haïti le vendredi 18 octobre 2024 pour renforcer la MIssion Multinationale de Soutien à la Sécurité alors que des gangs armés piaffent à Solino, à Delmas 24 et Tabarre 27. Haïti, tel un pays mourant, est livré à lui-même sous les yeux passifs voire complices des autorités haïtiennes.
Depuis l’arrivée à la fin du mois de juin dernier du premier contingent de la MMSS, aucun chef de gang n’a été stoppé ou arrêté, aucune zone contrôlée par des bandits armés et aucun axe routier n’ont été repris par les forces de sécurité nationale. Les gangs criminels n’entendent, à ce qu’il paraît, pas baisser les armes et effectuent leurs forfaits en toute quiétude.
Au compte goutte, des policiers et des soldats de la MMSS arrivent au pays. Ce parfois sous les pluies des balles des malfrats. Ce qui devrait être une force pour la population subissant la terreur des gangs depuis environ trois ans ne l’est pas encore malheureusement. C’est la peur qui s’y installe.
L’exécutif, se lançant dans un bras de fer pour le contrôle du pouvoir, oublie les masses populaires du pays vivant dans la misère et subissant les attaques répétées des gangs armés. Outre les blessures infligées à un policier Kenyan lors d’une intervention au centre-ville de Port-au-Prince, les bandits ont incendié aussi un véhicule blindé de la MMSS à Torcel, dans la commune de Tabarre, lors d’une opération visant à traquer le chef criminel Vitelhomme Innocent.
La situation reste la même en dépit du déploiement de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti. Hormis la commune de Ganthier, les zones de Pont-Sondé, Tabarre 27, Delmas 24 et Solino restant dans le viseur des bandes armées qui assassines des habitants, pillent et incendient des maisons alors que la MMSS est là, la présidence et le gouvernement sont là.
Wilder Sylvain