Le président élu de l’« accord Montana » Fritz Alphonse Jean, dans une adresse à la nation, a exprimé, ce mardi, sa tristesse et son indignation face à la situation d’incertitude qui prévaut dans le pays. À ce fait, il revient aux Haïtiens de définir les stratégies de relance du pays par un large consensus qui donnera lieu à une transition de rupture, soutient l’homme politique.
Ces derniers jours, le pays est en proie de plus en plus à des problèmes venant d’univers multiples. Concerné, Monsieur Fritz Alphonse Jean a déclaré que c’est avec un sentiment de tristesse qu’il constate la remontée du taux de criminalité sur le territoire où des citoyens meurent, quotidiennement, partout et le fait que des jeunes (garçons et filles) s’adonnent à enlever leurs frères et sœurs.
Toujours, lors de son discours, l’ancien gouverneur de la banque centrale a touché le dossier de la guerre des gangs dans les quartiers populeux de la Plaine du Cul-de-sac à Cité Soleil.
“Hormis le kidnapping et les autres problèmes, c’est la guerre qu’on provoque entre la population la plus pauvre et la plus fragile. Les jours passés, c’était en Plaine que plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie, sans oublier celles déplacées et aujourd’hui, c’est à Cité Soleil, le rapport du RNDDH relate des chiffres inquiétants ”, déclare le président élu de Montana. “ Je profite pour envoyer mes condoléances et mes sympathies à l’endroit de toutes les victimes, particulièrement, les enfants et les femmes qui sont, eux, les plus vulnérables ”, a-t-il poursuivi.
Plus loin, l’économiste a déclaré que cette situation est la preuve que le pays arrive à un point où on détruit l’un et l’autre. Ces jeunes (filles et garçons) sont armés par des gens voulant qu’ils s’entretuent pendant que ces derniers gèrent leurs affaires (vente d’armes et contrôle de territoires).
Trafic d’armes et de munitions
Conscient des difficultés rencontrées par la justice et la police, le natif de Cap-Haïtien croit qu’il est nécessaire pour que le faible reste qui continue de résister fait bien et avec détermination leur boulot, et, ceci à tous les niveaux. “ Toutefois, on constate que les grands bonnets du pays transforment nos ports en terrain vague pour effectuer leur trafic d’armes et de munitions. Ce qui s’est passé à Port-de-Paix et à Port-au-Prince est une preuve de ce qui déroule dans le pays. Pour y remédier, il faut qu’on renforce les dispositions prises par la douane du pays en imposant des barrières à ces entrepreneurs ”, indique-t-il.
Piste de solution
Entre-temps, le pays est sous la flamme de la cherté de la vie, de la rareté de carburant, de la grève des chauffeurs de taxi-moto et autres.
Pour pallier à tout cela, le président élu de l’ « accord de Montana » dit qu’il faut revoir les choses (rebat kat la) parce que le pays doit changer de cap. D’après lui, nous avons l’obligation de prendre nos responsabilités par rapport à ce qui se passe dans le pays. Haïti est menacée par une grave crise humanitaire. D’ailleurs, la remontée du flux migratoire où les jeunes laissent le pays à tout prix est un signe.
“ Si nous ne faisons rien, si on ne s’assied pas pour définir des stratégies de solution pour le pays, par rapport à la crise humanitaire qui pèse sur nos têtes, l’autre (zòt) parlera et agira pour nous “, a-t-il affirmé.
Nous sommes là aujourd’hui avec le pays, c’est parce que depuis belle lurette nous nous tenons à un système égocentrique, chacun pour soi. Nous nous asseyons sur un système basé sur l’injustice, la contrebande, le pillage de l’État, la corruption… Aujourd’hui, nous devons changer de cap et donnons au pays une autre direction. Ce qui se fera par un large consensus. Ce consensus nous permettra de voir ensemble nos compréhensions sur ce qui devrait faire pour Haïti, les mots du président élu. Et, selon lui, la seule façon de changer les problèmes du pays est de se réunir ensemble pour un consensus sans arnaque en toute transparence avec une feuille de route exhaustive relatant ce qu’on veut faire du pays. Et, cela débouchera sur une transition de rupture (tranzisyon koupe fache).