Les premiers mots des lauréats (es) de la 8e édition du prix « Jeune journaliste en Haïti »

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Les noms des lauréats (femmes et hommes) de la 8e édition du prix « Jeune journaliste en Haïti » de la Représentation de l’OIF-Caraïbe et Amérique Latine ont été rendus publics, ce vendredi 23 septembre 2022. La rédaction de Passion Info Plus est entrée en contact avec les lauréats-es.

Cette année, ce concours, très prisé par les jeunes journalistes du pays, a été organisé sous le thème « l’insécurité et ses conséquences sur la société ou sur l’économie en Haïti ».

Catégorie presse écrite

Wedster LYVERT, journaliste à Radio Magik 9 qui collabore aussi avec le quotidien Le Nouvelliste, est sorti lauréat de la catégorie presse écrite avec son reportage hors du commun baptisé « Litanne Juste, une madan sara à toute épreuve ». “ J’ai reçu ce prix avec un sentiment de satisfaction et d’accomplissement. C’est un rêve de gosse qui devient une réalité ”, nous confie le gagnant.

Son sujet lève le drap sur les épreuves qu’affronte au jour le jour cette femme « Madan sara », Litanne Juste, pour se rendre dans les marchés de la capitale en raison de l’insécurité. Elle vivait dans sa maisonnette à Village de Dieu avant de se réfugier à Jérémie suite aux guerres des gangs. En conséquence, elle se retrouve aujourd’hui sur la paille.

“ J’ai un penchant pour les femmes qui choisissent de se débrouiller pour éduquer leurs enfants, souvent dans une famille monoparentale. J’ai dû me sentir concerné face aux difficultés rencontrées par ses femmes afin de garder leurs activités en raison de l’insécurité. En réalisant ce travail, j’ai voulu attirer l’attention de la société sur ces faits fréquents ”, explique le Chargé de Communication de Centre d’Art.

Le lauréat qui nous dit avoir chéri le rêve de devenir journaliste depuis ses études classiques, précise que l’idée a pris forme en classe de seconde quand la première édition de ce concours a eu lieu et depuis l’objectif de le remporter était fixé. “ Cela n’a pas été facile pour moi de traiter ce sujet. J’étais obligé d’emprunter la route de Tikajou pour me rendre à Carrefour. J’ai eu un accident de moto, toutefois, j’ai gardé le moral. J’étais très motivé pour réaliser ce reportage au profit des marchandes, de même pour atteindre mon rêve ”, a ajouté le jeune de 25 ans, souhaitant que l’État se penche un peu pus sur leur cas.

Le journaliste Justin Gilles est, de son côté, le deuxième lauréat dans la catégorie presse écrite. Le reportage du rédacteur de LoopHaïti est titré « Insécurité à Bel-Air, le calvaire des artistes ».

Catégorie audio

La journaliste de la radio vision 2000, Marie André Belange a remporté le premier prix dans la catégorie audio avec son reportage « La résistance des commerçantes face à la persistance de l’insécurité en Haïti ».

L’idée était de mettre l’emphase sur l’impact de l’insécurité sur les commerçantes”, précise la femme intéressée par les sujets liés aux droits humains, mentionnant que les conditions dans lesquelles ces femmes fonctionnent constituent une violation de leurs droits.

La correspondante a.i de RFI en Haïti s’était rendue au sein des marchés situés dans des foyers de tension pour réaliser ce reportage. Les revendeuses des marchés (Croix-des-bouquets, Croix-des-missions, Croix-des-bossales…) ont eu droit à la visite de la journaliste de carrière qui compte environ 8 ans dans l’exercice de cette profession. Ces dernières ont vivement souhaité au micro de la journaliste que la sécurité se rétablisse dans le pays pour qu’elles puissent continuer à vaquer librement à leur occupation.

“ Hormis la joie et le contentement, ce prix me rappelle ma responsabilité étant que journaliste d’interpeller et d’attirer l’attention des responsables sur ce que le commun des mortels ne peut pas voir ”, avance la juriste de formation. “Aussi, d’interpeller les autorités à prendre les mesures qui s’imposent. D’un autre côté, c’est aider à faire entendre les voix de celles et ceux qui sont négligés ”, a ajouté la lauréate, en août 2021, du prix reportage national sur l’économie et la finance.

La jeune journaliste Rose Marie Mathe Jeannis est élue deuxième lauréate de cette catégorie avec son reportage baptisé « Le poumon économique de Noailles fracturé par des gangs ». Elle travaille chez Haïtinews2000.

Catégorie audiovisuelle

Marx Stanley Léveillé est élu premier lauréat de la catégorie audiovisuelle. Le journaliste de la RSF a produit un reportage inattendu de titre « Gressier: l’industrie du loisir asphyxiée par la guerre des gangs à Martissant ».

Le sentiment de joie anime le natif de Port-de-Paix suite à la réception de cette nouvelle. Marx nous confie avoir choisi ce sujet toujours dans l’objectif de sortir de l’événementiel. L’inspiration lui est venu à un moment où il se torturait l’esprit pour trouver un original.

“ J’ai dû me rendre à Gressier pour rencontrer les responsables de l’association des propriétaires de plage. L’objectif était de montrer l’impact de l’insécurité sur le fonctionnement de cette activité qui aide à divertir les gens. J’ai mis l’accent sur la période d’été où les gens venant de la commune de Delmas, Petion-ville, Croix-des-bouquets entre autres avaient l’habitude de se rendre en grand nombre dans la partie Sud de la capitale en quête d’un moment de relaxation ”, raconte le travailleur social de formation.

Marx Stanley Léveillé fait partie des jeunes journalistes qui prônent une pratique méticuleuse et avantageuse du métier, surtout en traitant des sujets utiles, loin de l’événementiel.

L’ancien étudiant de l’ISNAC a profité de notre entretien pour s’adresser aux jeunes qui s’en plaignent des difficultés de trouver des sujets originaux et de l’affection morale par les problèmes quotidiens. “ On peut toujours être affecté par notre environnement immédiat ou général, mais cela n’est pas une raison de se laisser emporter par la paresse. L’inspiration peut provenir des recherches, ou en écoutant d’autres professionnels du métier et surtout en pratiquant la lecture. Le journaliste doit développer ses 5 sens et sa curiosité est un atout important ” indique le reporter et présentateur de la RSF (Radio Sans Fin).

Rosemond Jean-Baptiste est le deuxième lauréat de ladite catégorie. Travailleur d’Enquêt’action et MZH (Machann Zen Haïti), il a réalisé le reportage titré « Ti Kajou le chemin de l’espoir ».

À cause de la situation de tension qui règne dans le pays, les responsables de la Représentation de l’OIF-Caraïbe et Amérique Latine ont dû organiser la cérémonie de remise des prix par visioconférence. Cette année, les gagnants et gagnantes recevront entre autres, des lots de livres, des ateliers de formations et la possibilité d’effectuer un stage d’un mois dans un pays francophone. À ce fait, le Bénin et la France sont visés.

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