La Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) et Ensemble Contre la Corruption (ECC) exhortent des autorités dominicaines la publication, sans délai, de la nature des accusations retenues contre Pierre Espérance, directeur Exécutif du Réseau de Défense des Droits Humains (RNDDH), et le RNDDH, dans une note de “position de principe” conjointe parvenue à Passion Info Plus, ce jeudi 20 avril 2023.
“Fautes d’explications pertinentes rendues publiques sans délai par les autorités dominicaines, l’amalgame manifeste qui transpire de leur décision et qui vise politiquement et moralement un des membres du secteur des Droits Humains, sera considéré comme une attaque contre tout le secteur dans le pays ”, estiment ces organisations qui réitèrent leur solidarité à Pierre Espérance et au RNDDH, épinglés dans les sanctions dominicaines.
La POHDH et ECC croient qu’ “une telle décision dénuée de toute justification ne peut être que de nature à semer la confusion ou une velléité de neutraliser l’action militante du RNDDH et de son principal responsable Pierre Espérance ”.
Dans leur liste de personnes interdites se séjour chez eux, les autorités dominicaines ont mis le nom du responsable du RNDDH au côté de ceux de près d’une quarantaine de personnalités haïtiennes, d’horizon divers (leaders politiques, anciens parlementaires, chefs de gangs, hommes d’affaires…). Selon Saint-Domingue, cette décision de 14 avril 2023 est prise dans le but de garantir la sécurité de leur pays.
“ La République Dominicaine dispose pleinement de son droit de déterminer la nature de ses intérêts et d’en assurer leur défense. En revanche, il ne lui revient aucunement la liberté d’être tutrice de la cause des droits humains en Haïti et d’être censeur de l’engagement pris par les organisations dudit Secteur ”, soutiennent le POHDH et ECC, déclarant de n’aller pas se laisser être intimidés par une telle manœuvre “politicienne”.
En plus, ces organisations rappellent aux autorités dominicaines qu’elles ne vont pas pouvoir s’exonérer par voie d’amalgame et d’insinuations fallacieuses de leurs accointances avec le régime “mafieux” PHTK et de leurs complicités avec les gangs et les pratiques de corruption qui ravagent Haïti.
En conséquence, la POHDH et ECC disent n’exclure pas l’idée que cette décision viserait à renforcer le gouvernement de facto d’Ariel Henry et ses alliés dans son offensive pour organiser des élections à tout prix dans ce contexte de déficit de légitimité politique et d’insécurité généralisée où les libertés publiques sont constamment violées.
Crédit photo : Rosemond Jean Baptise / Passion Inofo Plus