Après deux ans au pouvoir,  Ariel Henry a-t-il un bilan ?

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Treize (13) jours après l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, Ariel Henry, nommé par ce dernier avant sa mort, a été installé comme Premier ministre grâce au soutien de la communauté internationale. Depuis lors, il administre seul le pays en multipliant les promesses concernant les problèmes pressants, notamment l’insécurité. Deux ans après, la situation du pays s’est empirée et, disons-le clairement, aucune de ses promesses n’a été tenue.

Dans un contexte marqué par une grande instabilité politique et une insécurité galopante, le neurochirurgien est devenu le chef du gouvernement, en l’absence du président qui, ensemble, pourraient former les deux têtes de l’exécutif.

Pour ses 24 mois au pouvoir, Ariel Henry affiche l’un des bilans les plus mitigés de cette institution. D’ailleurs, la résolution de la crise haïtienne reste encore un véritable défi pour lui et son gouvernement, bien qu’il ait eu le soutien indéfectible du “Cors Groupe”.

Si le respect strict des principes démocratiques est une condition pour qu’un gouvernement bénéficie du soutien de la communauté internationale, en Haïti, à l’heure actuelle, c’est bien le contraire qui se dessine. Sans mandat, sans contre-pouvoir, donc sans opposition et sans feuille de route, le Premier ministre a reçu tout le soutien de cette communauté pour garder le pouvoir pendant ses 24 mois. Ainsi, en l’absence du parlement, du président et même face au dysfonctionnement du pouvoir judiciaire, aucune institution n’est habilitée à questionner les actions du Premier ministre. C’est donc le tout-puissant Ariel Henry qui décide de l’avenir de plus de 10 millions d’Haïtiens.

Le deuxième lundi du mois de janvier 2023, le parlement haïtien est devenu totalement caduc avec la fin du mandat des dix sénateurs. Cette situation n’est profitable qu’au Premier ministre Ariel Henry qui, en effet, devient le seul et unique chef du pays, donc, “sèl kòk lakou”. C’est une première depuis 1986 où un homme, sans mandat, dirige le pays sans date fixée pour son départ.

Si à la fin de l’année 2022, Ariel Henry avait bénéficié du soutien de certains groupes politiques, de membres de la société civile et d’une branche importante de la bourgeoisie compradore haïtienne, grâce à la signature de l’accord partisan du 21 décembre dernier, aucune décision concrète n’a été prise jusqu’à présent pour matérialiser les objectifs de cet accord. Seul le Haut Conseil de Transition (HCT) a été installé, et rien d’autre.

Ces derniers mois, Ariel Henry ne fait que multiplier ses voyages à l’étranger, financés évidemment par l’argent issu du trésor public. Les informations concernant le coût de ses voyages stériles ne sont pas communiquées à la presse. On se questionne encore sur le bilan de ces voyages.

En deux ans au pouvoir, Ariel Henry, après avoir bénéficié de deux accords partisans, n’a réalisé que l’augmentation du prix du carburant et a fait des demandes répétitives d’intervention d’une force armée dans le pays afin de combattre les gangs armés. Une demande qui reste encore en attente, bien que le gouvernement, par l’intermédiaire d’Ariel Henry, ait confirmé l’adoption d’une résolution par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies en vue d’envoyer une force multinationale en appui à la Police Nationale d’Haïti.

Ce 20 juillet 2023 marque les 2 ans du Premier ministre de facto à la tête du pays. Sans bilan positif, le neurochirurgien ne fait que marquer du pas sur place, et Haïti continue de payer les conséquences de son inaction et de ses mauvaises décisions prises durant ses 24 mois au pouvoir.

Le Premier ministre haïtien Ariel Henry, lors d’une conférence de presse tenue à Port-au-Prince/crédit photo: AP/Odelyn Joseph

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