Haïti: 2 439 personnes tuées, 902 blessées et 951 enlevées de janvier à mi-août, note HumanRights

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La filiale des Nations Unies pour les droits de l’homme (UN Human Rights) a publié tôt ce vendredi 18 août un rapport sur Haïti, décrivant l’ampleur des violences des gangs criminels armés sur la population ces dernières semaines et pourquoi pas de 1er janvier à date.

En effet, l’organisme de l’ONU s’est tenu, dans ce rapport, de retracer les faits qui ont amené aux différentes attaques à Carrefour-Feuilles. “ Dans la nuit du 14 au 15 août, un représentant municipal local, sa femme et son enfant ont été abattus dans leur maison dans le quartier de Decayette à Port-au-Prince par des membres présumés de gangs. L’homme a apparemment été pris pour cible en représailles de son soutien signalé à un groupe local d’autodéfense mis en place pour affronter les gangs. Quelques heures, plus tôt, le 14 août, cinq hommes et deux femmes de la même famille ont été brûlés vifs lorsque leur maison dans le quartier de Carrefour-Feuilles a été incendiée par le gang de Grand Ravine. Ils auraient également été ciblés en raison de leur soutien à un groupe d’autodéfense ”, lit-on dans ledit rapport.

Ces quartiers, ainsi que le quartier de Savanne Pistache, étaient la cible du gang de Grand-Ravine depuis le 25 juillet. La violence s’est intensifiée entre le 11 et le 15 août, avec des membres de gangs tuant ou blessant quelque 28 personnes, et pillant ou incendiant au moins 50 maisons. Deux (2) policiers associés aux groupes d’autodéfense ont également été tués, selon #HumanRights.

Suite aux différentes attaques des individus armés de Grand-Ravine dirigés par Ti Lapli, quelque 5 000 personnes ont fui la zone de Carrefour-Feuilles depuis le week-end dernier et s’abritent soit dans des sites improvisés, soit dans des communautés d’accueil, souvent dans des circonstances désastreuses et encore vulnérables aux attaques, a révélé l’organisme présidé par le commissaire Volker Turk.

(De janvier à mi-août, un lourd bilan de victimes)

Le bilan des victimes des violences des gangs criminels armés en Haïti pour l’année 2023 s’annonce déjà très inquiétant.

Selon #HumanRights, entre le 1er janvier et le 15 août de l’année en cours, dans le pays, au moins 2 439 personnes ont été tuées, 902 ont été blessées et 951 personnes ont été enlevées.

L’organisme de l’ONU n’a pas raté l’occasion pour rappeler que, en réponse à la violence continue des gangs et à l’insécurité généralisée, il y a eu une augmentation des mouvements de “justice populaire” (Bwa Kale) ou des groupes d’autodéfense. Selon eux, ce qui a également conduit à la violence. Et, depuis le 24 avril jusqu’à la mi-août, plus de 350 personnes ont été lynchées par des populations locales et des groupes de justiciers. Parmi les personnes tuées figuraient 310 membres présumés de gangs, 46 membres du public et un policier.

Sous la terreur des gangs, la capitale d’Haïti est aujourd’hui enclavée. Notons que le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, qui s’est rendu dans le pays en février de cette année, demande que des mesures urgentes soient prises face à l’appel du Secrétaire général de l’ONU en faveur d’une force multinationale non liée aux Nations Unies pour aider la police haïtienne à faire face à la grave situation.

Credit photo: Erickson ALCINÉ

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