Force multinationale : la réjouissance insolente du gouvernement

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Le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations unies a adopté une résolution élaborée et proposée conjointement par les États-Unis et l’Équateur, portant sur le déploiement d’une force multinationale en Haïti en soutien à la Police Haïtienne. Lors de cette réunion extraordinaire qui s’est tenue le lundi 2 octobre, 13 États membres ont voté en faveur de la résolution, tandis que deux autres se sont abstenus.


Content, le gouvernement haïtien, dirigé par Ariel Henry, se met en mode remerciements.

“Pèp ayisyen di konsèy sekirite ansanm ak sekretè jeneral Nasyon Zini an mèsi  anpil. N ap salye peyi Etazini ak Ekwatè ki te pote pwojè rezolisyon an. Nou remèsye tou lòt peyi ki te ede n nan fason payo. Mèsi peyi Kenya ki aksepte pran tèt misyon an ak tout lòt peyi nan Karahib la, Ewòp, Afrik, ki deside bay Ayiti yon kout men. Konbit liberasyon an sonnen”, a écrit le Premier ministre sur sa page Facebook la semaine dernière.


Cependant, le déploiement imminent de cette force multinationale soulève une question fondamentale concernant la capacité des dirigeants haïtiens à gérer les affaires de leur pays. Le recours constant à l’aide étrangère pour résoudre nos problèmes, malgré les 13 années de présence de la MINUSTHA en Haïti de 2004 à 2017, révèle une dépendance préoccupante. Les Casques Bleus ont laissé derrière eux un héritage de vols, de viols et d’épidémies, entre autres.


Si en 37 ans depuis l’adoption du régime démocratique, Haïti a vu débarquer sur son sol pas moins de trois forces militaires étrangères pour apporter leur “aide”, il est légitime de remettre en question ceux et celles qui occupent la scène politique haïtienne. Se réjouir de l’adoption de cette résolution du Conseil de Sécurité des Nations unies n’est pas anodin. Il est surtout l’expression profonde du problème haïtien, pour reprendre le professeur Edlyn Dorismond. Crier victoire là où nous devrions pleurer, voilà la politique à l’envers de nos gouvernants depuis plusieurs années en Haïti.

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