Le déploiement de policiers kényans en Haïti jugé illégal, Ariel Henry rattrapé par ses promesses farfelues

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Ce n’est pas un film de fiction qui se déroule à Hollywood. Trois fois non. Haïti est sur le point de trépasser sous les règnes des gangs armés et d’Ariel Henry. Si le chef de la Primature avait grand misé sur la communauté internationale pour aborder le problème de la sécurité dans le pays, la fraîche décision de la Haute Cour du Kenya interdisant l’envoie de policiers vient mettre Ariel Henry dans de beaux draps face à ses promesses.


Depuis plus d’un an, le gouvernement haïtien et ses alliés montrent que la seule possibilité pour résoudre le problème de la violence armée en Haïti, c’est l’envoi d’une force armée internationale en Haïti. Obtenu gain de cause lors d’un vote au Conseil de Sécurité des Nations-Unies le 2 octobre 2023 autorisant le déploiement de cette force dans le pays, le gouvernement haïtien était seulement en attente d’une décision de la Haute Cour du Kenya, pays acceptant de diriger cette mission et d’envoyer 1 000 de ses policiers. Le verdict est finalement tombé ce vendredi 26 janvier 2024. Ladite Cour a jugé illégal et inconstitutionnel le déploiement des policiers Kényans en dehors du Kenya. C’est le juge Chacha Mwita qui a prononcé le verdict après avoir stoppé le processus temporairement le 9 octobre 2023.


En Haïti, cette nouvelle tombe comme un couperet, suscitant de vives inquiétudes. Ariel Henry, habitué à rappeler à chaque occasion que le déploiement d’une force multinationale est le seul moyen de libérer le pays de l’emprise des gangs armés, se retrouve face à une situation exceptionnelle. Ses promesses, notamment en matière de sécurité et d’organisation des élections, semblent être sur le point d’accoucher une souris.

Visites de courtoisie ou perte de temps entre les autorités kényanes et haïtiennes ?

Au cours du mois de décembre 2023, le Directeur Général a.i de la Police haïtienne, Frantz Elbé, à la tête d’une délégation, s’est rendu au Kenya pour rencontrer des officiels afin de planifier la venue possible de la mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MMAS). Occasion pour le chef de la police de rencontrer son homologue Japhet Koome. Une semaine plutôt, une délégation kényane était en visite en Haïti pour préparer le déploiement de la mission. Malgré ses échanges bilatéraux, la Haute Cour de Justice a décidé d’interdire l’envoi des policiers kényans en Haïti.


Pays de la Caraïbe, Haïti souffre terriblement au cours de ces trois dernières années, marquées notamment par une crise politique chronique et la montée spectaculaire des actes de violence perpétrés par des gangs armés contrôlant environ 80 pour cent de la capitale haïtienne. La seule option sur laquelle compte le gouvernement haïtien pour redresser la barre du pays demeure le déploiement de la mission multinationale sur le sol national. Cependant, tout semble être sur le point de se terminer en catastrophe avec la décision finale de la plus haute instance judiciaire.


Pour Ariel Henry et ses alliés, l’année 2024 sera une année de “grands chantiers”. D’ailleurs, dans son discours à l’occasion du 220e anniversaire de l’indépendance du pays, le neurochirurgien a promis de sécuriser le pays et d’organiser les élections. Mais, la situation nous montre le contraire. Doit-on continuer à compter des “territoires perdus” avec la présence d’Ariel Henry à la primature malgré tout ou, comme le demande le révolutionnaire russe Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, que faire ?

Wilder Sylvain

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