Rien n’a encore changé en Haïti, malgré tout

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L’arrivée d’un premier contingent de la police kényane en Haïti n’a pas fait trembler les gangs armés. Au cours du week-end dernier, des hommes armés ont incendié partiellement deux infrastructures policières dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Un gouvernement est en place. Un nouveau directeur est à la tête de la Police Nationale d’Haïti. Plus de 200 policiers kenyans sont arrivés en Haïti. Mais, tout ça n’a pas fait trembler les bandes armées qui continuent de piller, tuer, violer et incendier des maisons et des infrastructures policières. Cette situation laisse présager des jours sombres pour le peuple haïtien qui rêvait des jours meilleurs avec ce nouveau gouvernement.

Hier, jeudi 4 juillet 2024, selon les informations partagées par le Syndicat National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA), au moins trois personnes, dont deux inspecteurs de police, ont été abattues par des caïds, qui ont ensuite emporté les cadavres des policiers.

À Gressier, la situation s’est détériorée le week-end dernier. Selon les informations disponibles, les malfrats ont tué plus d’une vingtaine de citoyens. Des attaques sanglantes ont également été signalées à Solino dans la soirée du jeudi 4 juillet.

En réponse à l’appel au dialogue lancé par le chef de gang Jimmy Chérizier, alias Barbecue, le Premier ministre Garry Conille, depuis les États-Unis, n’écarte pas la possibilité de dialoguer avec les bandes criminelles. Cependant, il demande avant tout que les criminels déposent leurs armes et reconnaissent l’autorité de l’État. Une déclaration vivement critiquée par plus d’un.

Entre-temps, la situation sociale et humanitaire de la population continue de se détériorer en dépit des changements importants opérés à la tête de l’État. Environ 600 000 déplacés internes sont encore aux abois sous les yeux des nouvelles autorités qui ne cessent de multiplier les promesses.

“L’État reprendra le contrôle du territoire maison par maison, quartier par quartier et ville par ville,” a déclaré le Premier ministre Garry Conille avant de partir pour les États-Unis. En attendant, les gangs continuent de chasser les habitants de maison en maison, et certains policiers kenyans, de leur côté, effectuent des patrouilles dans quelques endroits de la capitale.

Wilder Sylvain

CP : Odelyn Joseph

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