Le quartier de Solino s’ajoute-t-il à la liste des territoires perdus ?

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Les bandits armés de la coalition “Viv Ansanm” continuent de défier l’autorité de l’État. Solino, un quartier situé au flanc de Port-au-Prince, tremble encore sous les balles de cette coalition de gangs armés. Depuis une semaine, les habitants de ce quartier, ne sachant à quel saint se vouer, appellent désespérément les autorités à l’aide, mais en vain. Les malfrats les pilonnent et contrôlent désormais environ 80 % de ce territoire.


Depuis plus d’un an, malgré une résistance constante face aux gangs armés qui jurent de mettre à sac le quartier, Solino est sur le point de devenir un nouveau territoire perdu, entièrement contrôlé par des bandits armés. Dans la nuit du vendredi 25 au samedi 26 octobre, les hommes de main dirigés par le criminel notoire Jimmy Chérizier, alias Barbecue, ont incendié plusieurs maisons dans ce quartier stratégique de la capitale haïtienne.

L’Etat haïtien face à Solino

Le mercredi 23 octobre 2024, la Police Nationale d’Haïti avait annoncé l’installation d’une base à Delmas 24, un autre quartier situé au nord de Port-au-Prince en proie à la violence criminelle aussi, afin de mener des opérations à Solino. Cette annonce, à ce qu’il paraît, n’était qu’un simple coup de communication de l’institution policière, car les malfrats, trois jours plus tard, ont fait parler la poudre dans le quartier et poussent des habitants à abandonner leur domicile.


Les cris de désespoir résonnaient à Solino vers 2 h du matin ce samedi 26 octobre. Les habitants de plusieurs quartiers voisins, impuissants, ne peuvent que constater les colonnes de fumée s’élevant vers le ciel. À quelques mètres du Palais National et des bases de plusieurs unités spécialisées de la PNH, Solino trépasse sans recevoir l’aide de ces dernières. Plus d’un questionne le comportement passif des autorités actuelles face à cette situation urgente, évoquant un possible lien de connivence avec les bandes armées.

Déploiement de la Force Multinationale de Soutien à la Sécurité pour un résultat zéro


Depuis juin dernier, le déploiement d’une force de sécurité en Haïti a pris corps. Plus de 400 policiers et soldats de plusieurs pays comme le Kenya, la Jamaïque sont en Haïti pour, selon leur mission, aider à rétablir la sécurité sur le territoire national. Mais, jusqu’à présent, ce sont les bandits armés qui continuent d’étendre leurs tentacules en gagnant du territoire, notamment Solino.


Sous le commandement de Rameau Normil, des quartiers continuent de s’ajouter à la liste des territoires perdus, dont la commune de Ganthier, récemment tombée aux mains des malfrats. La commune de Gressier reste prise en otage par les gangs, et les forces de l’ordre, appuyées par les soldats de la force multinationale, n’arrivent toujours pas à déraciner le gang « Kraze Baryè », dirigé par Vitel’homme Innocent.


Cette mission est, selon les premiers constats, non seulement inefficace, mais également en manque de financement sur le terrain, bien que des pays dits amis d’Haïti aient pris l’engagement de fournir des aides à la MMSS. Ainsi, les policiers et soldats de la MMSS se contentent d’être présents, en attendant l’arrivée d’autres contingents et de financements, tandis que les bandits incendient, blessent et tuent en toute quiétude.

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