Le sang coule à flots en Haïti ces derniers jours. Dans la commune de Cité-Soleil, périphérie de Port-au-Prince, un chef de gang a exécuté plus d’une centaine de membres de la population civile, selon le haut-commissariat de l’Organisation des Nations unies et l’ONG Combite pour la paix et le développement. Ce sont des criminels, dirigés par le nommé “Wa Mikanò”, qui ont massacré ces paisibles citoyens en les accusant d’avoir jeté un sortilège sur l’un de ses fils, malade.
Le massacre a débuté dans une salle communautaire à Wharf Jérémie, une localité située dans le plus vaste bidonville de la Caraïbe. Dans ladite salle, chaque après-midi, les vieillards se sont réunis pour jouer aux cartes et aux dominos. Des hommes de main de Micanor Altès, alias “Wa Mikanò”, ont emmené les retraités chez Félix où les exécutions ont débuté à la tombée de la nuit du 6 décembre.
Le Combite pour la paix et le développement (CPD), après deux jours de massacre, a dénombré plus d’une centaine de morts. À Genève, en Suisse, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a indiqué que 184 personnes ont été exécutées par le chef de gang Micanor et consorts. Un chiffre qui pourrait bien augmenter, car, selon cette organisation non gouvernementale locale, les bandits ont séquestré plus de quatre-vingts autres personnes.
Parmi les victimes, figurent plusieurs pratiquants du culte vodou. « Wa Mikanò », pour commettre son forfait, a pointé du doigt en majorité les personnes les plus âgées, les accusant d’avoir jeté un sort à l’un de ses fils, rapportent des sources locales.
Réaction du gouvernement haïtien
Dans un communiqué publié ce lundi, les autorités disent condamner “avec la plus grande fermeté” le massacre abject perpétré les 6 et 7 décembre 2024 à Wharf Jérémie par le chef de gang Micanor Altès, alias “Wa Mikanò”, et consorts.
Pour la Primature, ce crime, qualifié de monstrueux, constitue une attaque directe contre l’humanité et l’ordre républicain. En conséquence, le gouvernement annonce que « la machine répressive de l’État sera déployée dans toute sa force et avec la plus grande célérité pour traquer, capturer et traduire devant la justice les auteurs et les complices de ce carnage inqualifiable ».
Un deuxième massacre en 2 mois
Dans la soirée du 2 au 3 octobre 2024, des bandits armés, dirigés par le nommé Wilson Élan, ont tué, à Pont-Sondé, plus de 70 membres de la population civile, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). Ce massacre, survenu dans cette localité de la commune de Saint-Marc, entraîne derrière lui de nombreux déplacés aussi.
Les gangs armés continuent de semer la mort au sein de la population haïtienne. Ce nouveau massacre, orchestré par le chef de gang Wa Mikanò, membre de la coalition criminelle Viv Ansanm, illustre une fois de plus la vulnérabilité de la population face à la menace des criminels surarmés.
Photo illustration /©️Odelyn Joseph
Wilder Sylvain