À la suite d’une attaque armée contre plusieurs sites stratégiques ,dont l’aéroport international Toussaint Louverture, le premier ministre Ariel Henry, étant à l’étranger, avait été contraint de remettre sa démission. Ainsi, sous la dictée du CARICOM, un conseil présidentiel de transition composé de 9 membres, dont 7 ont le droit de vote, a pris le pouvoir en avril 2024. S’il faut dresser un bilan de leurs 9 mois au pouvoir, force est de constater qu’il s’agit d’un triste tableau à l’heure actuelle.
En matière de gouvernance, la structure présidentielle n’a pas pu redresser la barque du pays. Du scandale de corruption, dont trois membres dudit conseil sont impliqués en passant par l’aggravation de la situation sécuritaire du pays, le Conseil Présidentiel de Transition est jusqu’à présent en passe de tracer la voie pour un nouveau cycle de chaos dans le pays d’ici la fin de l’année 2025.
Réforme constitutionnelle, résolution du problème de l’insécurité et organisation des élections : tels sont les trois grands chantiers que s’est fixé CPT, issu d’un accord politique signé le 3 avril 2024 entre les partis et organisations politiques les plus influents du pays. Cependant, à l’exception de l’installation, déjà controversée, du Conseil Électoral Provisoire, aucune décision concrète n’a été prise pour transformer le modèle de gouvernance, lutter contre le gaspillage des rares ressources nationales et alléger la souffrance du peuple haïtien.
“L’année 2025 sera une année de pacification”, a déclaré Lesly Voltaire, président du CPT. Ce dernier, à l’occasion de la célébration du 221ᵉ anniversaire de la proclamation de l’indépendance, a réitéré sa promesse de stabiliser le pays et d’organiser les élections. Mais, en toute évidence, l’année 2025 pourrait être la plus douloureuse pour le peuple haïtien avec la présence des dirigeants qui cherchent encore à prendre connaissance de l’administration publique et qui confisquent les maigres ressources de l’État.
Il présage un avenir sombre pour le pays avec un CPT en panne d’un projet sérieux pour rétablir l’ordre et la paix dans le pays. À l’exception des promesses répétées, le Conseil Présidentiel de Transition reste au point d’un bilan zéro.
Wilder Sylvain
PHOTO CLARENS SIFFROY, AGENCE FRANCE-PRESSE