Sans tarder, à la suite de son investiture le 20 janvier 2025, Donald Trump a signé un décret ordonnant le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).une décision justifiée par des accusations de mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19. “L’OMS nous a escroqués”, a déclaré le président républicain, critiquant notamment l’influence présumée de la Chine sur l’organisation.
Les États-Unis, l’un des plus importants contributeurs financiers de l’OMS, versaient près de 18 % du budget total de l’organisation, selon Reuters. En 2020, cela représentait environ 700 millions de dollars, dont 450 millions de contributions volontaires.
Ce retrait pourrait affaiblir les efforts mondiaux de santé publique, affectant des programmes vitaux comme la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et d’autres urgences sanitaires.
En réponse, l’OMS a exprimé son “profond regret” dans un communiqué, selon HuffPost, tout en appelant les États-Unis à reconsidérer leur position.
« L’OMS joue un rôle crucial dans la protection de la santé et de la sécurité des personnes dans le monde entier, y compris les Américains, en s’attaquant aux causes profondes des maladies, en renforçant les systèmes de santé et en détectant, en prévenant et en répondant aux urgences sanitaires, y compris les épidémies, souvent dans des endroits dangereux où d’autres ne peuvent pas intervenir », a déclaré l’organisation.
Elle dit espérer « que les États-Unis reviendront sur cette décision, car une coopération mondiale est cruciale face aux défis de santé publique ».
Les réactions se multiplient
Cette décision a suscité de vives inquiétudes chez les spécialistes de la santé publique, dont Tom Frieden. L’ancien directeur des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a averti sur X que « la décision de quitter l’OMS affaiblit l’influence de l’Amérique, augmente le risque d’une pandémie mortelle et nous rend tous plus vulnérables ».
De son côté, Lawrence Gostin, professeur de droit à Georgetown, a souligné l’impact stratégique de cette décision : « Au lieu d’être les premiers à recevoir des vaccins, nous serons en queue de peloton. Le retrait de l’OMS inflige une blessure profonde à la sécurité des États-Unis et à notre avantage concurrentiel en matière d’innovation.»
M. Gostin affirme également que cette décision pourrait également renforcer l’influence de la Chine, déjà dominante au sein de l’OMS. « Les agences américaines dépendent de l’OMS pour des données essentielles. Cette rupture fragilise notre capacité à agir efficacement dans les crises sanitaires », a-t-il ajouté lors d’une interview avec CNN.
Le retrait des États-Unis marque un tournant pour l’OMS, qui doit désormais composer avec la perte de son principal contributeur financier. Comme a commenté Reuters, ce départ pourrait mettre en péril des programmes de santé mondiaux essentiels, aggravant les inégalités face aux crises sanitaires.
Mith-Love JOACHIM
Donald Trump signant des décrets présidentiels, à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025. ©️Evan Vucci/A