Haïti a enregistré 5 626 homicides en 2024, dont 1 732 au cours du dernier trimestre, selon un rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti ( BINUH ) publié ce mardi 4 février 20205. Le document rapporte également 2 213 blessés et 1 494 enlèvements au cours de l’année, dans un contexte dominé par la violence des gangs, des groupes d’autodéfense et des opérations policières.
Le rapport a mentionné trois massacres survenus entre octobre et décembre 2024, ayant causé plus de 300 morts dans les quartiers de Wharf Jérémie (Port-au-Prince), Pont Sondé et Petite Rivière de l’Artibonite. Il souligne également la recrudescence des actes de justice populaire, avec 268 lynchages ou exécutions signalés au quatrième trimestre, soit un total de 596 en 2024.
Concernant les opérations de maintien de l’ordre, le BINUH recense 771 morts ou blessés sur la période d’octobre à décembre, dont 38 % de civils. Le document fait aussi état de 80 exécutions extrajudiciaires présumées impliquant des membres des forces de l’ordre, portant le total à 281 pour l’année. Le rapport évoque également les conditions de détention, avec 21 décès en prison au dernier trimestre, pour un total de 186 en 2024.
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Le BINUH critique le fait que des actions judiciaires aient été engagées contre la corruption, mais pas contre les massacres de Wharf Jérémie et Pont Sondé, malgré l’ouverture d’enquêtes policières. Concernant les exécutions sommaires impliquant potentiellement des membres de la police, l’organisation onusienne souligne que l’Inspection Générale de la Police n’a pris quasiment aucune mesure pour identifier les responsables, invoquant l’insécurité. Elle déplore également que, depuis le début du processus de vetting au sein de la police en juin 2023, aucun policier n’ait fait l’objet d’une enquête approfondie sur ses antécédents.
Mith-Love JOACHIM