La commune de Kenscoff assiégée, plus de 260 personnes tuées en deux mois, selon l’ONU

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Kenscoff est sous l’emprise des groupes armés. Plus de 260 personnes ont été tuées depuis janvier 2025, dans une série d’attaques brutales menées par des gangs armés, selon un communiqué des Nations unies publié le 7 avril 2025.

Les attaques à Kenscoff entre janvier et mars 2025 ont fait au moins 262 morts et 66 blessés, dont 53  % de civils et 47  % de membres de groupes armés, rapportent le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

Le communiqué indique que ces attaques ont été d’une violence inouïe, visant à semer la terreur au sein de la population. Des femmes, des enfants et des hommes ont été tués à l’intérieur de leur maison ou abattus alors qu’ils fuyaient. De nombreuses victimes ont été brûlées après leur exécution et des violences sexuelles ont été commises. Près de 200 maisons ont été incendiées, forçant plus de 3 000 personnes à fuir.

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Maria Isabel Salvador, représentante spéciale du secrétaire général en Haïti et chef du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme, a souligné que “les attaques à Kenscoff ont été extrêmement brutales, dans le but de semer la panique au sein de la population”. Elle a également précisé que des femmes et des enfants figuraient parmi les victimes de ces actes de violence.

Les groupes criminels ont mené ces attaques pour prendre le contrôle des zones montagneuses de Kenscoff et déstabiliser Pétion-Ville. Si les forces de sécurité ont tardé à réagir, elles ont renforcé leur présence avec l’appui de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), ce qui a permis de limiter l’expansion des groupes armés, même si l’ordre public n’a pas encore été rétabli.

Les dernières attaques ont eu lieu entre le 24 et le 27 mars. Depuis le début des violences, quatre policiers haïtiens ont été tués et cinq blessés, ainsi qu’un membre de la MMAS.

Face à cette situation alarmante, des institutions comme la DINEPA, des agences de l’ONU et plusieurs ONG ont apporté une aide humanitaire. “Cependant, ces initiatives restent insuffisantes face à l’ampleur des besoins et du traumatisme psychologique vécu par les survivants, en particulier les enfants, qui ont été victimes ou témoins directs de violences extrêmes, y compris de violences sexuelles”, ont souligné les responsables.

Des hommes armés continuent de tuer et d’incendier dans cette zone située dans les hauteurs de Pétion-Ville. Des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux montrent une épaisse fumée se propageant depuis Hanch Le Moncel, un site autrefois prisé par les touristes.