Des militaires en Guinée-Bissau ont annoncé ce mercredi 26 novembre 2025 avoir pris « le contrôle total du pays », arrêtant le président sortant Umaro Sissoco Embalo et suspendant le processus électoral, alors que le pays attendait les résultats de la présidentielle et des législatives.
Selon Jeune Afrique, le général Denis N’Canha, chef de la maison militaire de la présidence, assis derrière une table et entouré de militaires armés, a annoncé à la presse au siège de l’état-major qu’un « Haut commandement pour la restauration de l’ordre, composé de toutes les branches de l’armée », prenait la direction du pays jusqu’à nouvel ordre. Il a ajouté que cette mesure visait à garantir la sécurité au niveau national et également à rétablir l’ordre », évoquant la découverte par les renseignements généraux d’un plan visant à déstabiliser le pays avec l’implication des barons nationaux de la drogue.
Le général a également annoncé la suspension de tout le processus électoral, la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes et l’instauration d’un couvre-feu obligatoire.
La Guinée-Bissau est un petit pays côtier d’Afrique de l’Ouest situé entre le Sénégal et la Guinée, qui a déjà connu quatre coups d’État et de nombreuses tentatives de putsch depuis son indépendance en 1974. Le pays est également confronté à une forte pauvreté, près de 40 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, et constitue une plaque tournante du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Europe, exacerbée par son instabilité politique.
Photo: Patrick Meinhardt Agence France-Presse Le général de brigade Denis N’Canha (au centre), chef du bureau militaire de la présidence, en conférence de presse, mercredi, à l’état-major général des forces armées
