Intensification de la criminalité en Haïti : le RNDDH réclame des explications de l’État

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Dans un communiqué paru ce lundi 24 avril, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dit croire qu’au rythme dont l’insécurité s’intensifie dans le pays la politique de mutisme du gouvernement de facto n’est plus de mise.

Selon l’organisation, les autorités étatiques doivent des explications à la population haïtienne sur l’intensification de ces attaques armées simultanées et les mesures prises en vue de ramener l’ordre dans le pays en général, et dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite en particulier.

“ Ces explications sont d’autant plus obligatoires que les dispositions qui avaient été prises de février à octobre 2022 par les autorités policières, en vue de circonscrire les gangs armés dans leur fief, ont été annulées”.

“Il est clair que les bandits armés, protégés par la coalition politique au pouvoir, ont reçu carte blanche pour s’en prendre à la population civile livrée à elle-même”,lit-on dans ce communiqué attesté par Madame Rosy Auguste Ducena, Responsable de programmes au RNDDH.

Le RNDDH a présenté ainsi une la liste des nombreux actes criminels qui ont lieu dans le pays, surtout depuis le début de l’année 2023, les raids, attaques armées sporadiques et massacres contre la population haïtienne qui s’intensifient, notamment dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, occasionnant entre autres l’assassinat de plusieurs centaines de personnes et le viol collectif de plusieurs dizaines de femmes et de filles.

Cette liste bien détaillée par l’organisation des droits humains mentionne les zones de Pernier, Marlique, Diègue, Meyotte, Cargo, Tunnel, Thomassin, Laboule, dans la commune de Pétion-ville ; Bérette, Calebasse, Fort-Jacques, dans la commune de Kenscoff ; Marché Salomon, Cité Soleil, Bel-Air, Caradeux, Solino, Delmas, dans les communes de Port-au-Prince et de Delmas ; Source Matelas, dans la commune de Cabaret, Onaville, dans la commune de la Croix-des-Bouquets, ainsi que les communes de Liancourt, de Verrettes, de Petite Rivière de l’Artibonite et de Montrouis. Ajoute à tout cela, la récente attaque armée perpétrée dans la nuit du 23 au 24 avril 2023, à Debussy, au haut de Turgeau, dans la commune de Port-au-Prince.

En effet, immédiatement après que la PNH eut reçu de la communauté internationale – particulièrement des Etats-Unis – des équipements et des véhicules, il avait été décidé d’occuper et de contrôler le territoire de manière à circonscrire les gangs armés dans leur fief, rendant difficiles leurs déplacements. Aujourd’hui, c’est justement la révocation par les autorités étatiques, de ce plan de contrôle stratégique mis en place par la PNH, qui permet aux gangs armés de contrôler totalement la zone métropolitaine ”, pense le RNDDH.

Dans l’intervalle, le RNDDH dit condamner avec véhémence le climat de terreur instauré et maintenu dans le pays par ceux-là même qui doivent protection à la population haïtienne.

Tout en présentant ses sympathies aux victimes de ces attaques barbares, le RNDDH rappelle que les droits à la vie, à la sécurité et à la propriété privée sont garantis par la Constitution haïtienne et par différents instruments régionaux et internationaux de protection des Droits Humains, ratifiés par Haïti.

Crédit photo: RFI

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