Cité Soleil: 127 maisons incendiées ou détruites avec de matériels du CNE, 89 morts, 74 blessés selon RNDDH

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La population civile de Cité Soleil connaît de pires moments de leur vie en raison des affrontements ensanglantés entre les bandes armées déclenchés depuis le 7 juillet dans la commune. Dans son dernier rapport, en date du 13 juillet 2022, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a relevé des chiffres inquiétants sur le nombre des personnes victimes et des maisons détruites lors du conflit.

Alors que le 7 juillet 2022, autour de 3 heures du matin, la coalition de gangs armés dénommée G-9 an Fanmi e Alye a attaqué le quartier de Nan Brooklyn, l’un des trois (3) grands blocs de la commune de Cité Soleil.

Selon le RNDDH “cette nouvelle attaque a pour principal objectif de déloger le chef de gang de Nan Brooklyn, Gabriel JEAN PIERRE alias Ti Gabriel ou Gabo – lui-même actuel dirigeant de la coalition rivale du G-9 an Fanmi e Alye, à savoir le G-Pèp – en vue de soumettre toute la commune de Cité Soleil au G-9 an Fanmi e Alye”.

“Le chef de gang du G-9 an Fanmi e Alye Jimmy CHERIZIER alias Barbecue et ses acolytes Matias SAINTIL basé à Nan Boston, quartier de Cité Soleil, Andrice ISCARD basé à Nan Belekou, quartier de Cité Soleil, Tyson SAMEDY, Basé à Nan Rakèt, localité de Cité Soleil, Serge ALECTIS alias Ti Junior, basé à La Saline ; Micanor ALTES connu encore sous le nom de Monel FELIX, alias Roi Mikanò, chef de gang basé au Wharf de Jérémie ; ainsi que Kenley ainsi connu dont le gang est basé à Nan Tokyo, localité de Delmas 2, ont pour l’occasion, décidé de mettre leurs forces en faisceau” , a détaillé le Réseau National de Défense des Droits Humains.

Cette coalition, pour mener à bien l’attaque, a bénéficié le soutien du Centre National des Équipements (CNE) qui a livré “des engins lourds pour la destruction des maisons et le creusage d’un passage, jusque vers le fief du bandit armé Gabriel JEAN PIERRE”, assure le RNDDH.

Cependant, de 7 juillet jusqu’au moment où est en train de rédiger cet article, des chiffres continuent de grimper.

Le RNDDH a dressé un bilan partiel révélant qu”Au moins quatre-vingt-neuf (89) personnes ont été assassinées et seize (16) autres disparues. Parmi celles qui ont été tuées, vingt-et-une (21) ont été carbonisées, a précisé l’organisme de droits humains qui décompte soixante-quatorze (74) personnes blessées par balles ou à l’arme blanche.

Aussi, grâce aux matériels reçus du CNE, la coalition de G9 an fanmi e Alye a détruit ou incendié cent vingt-sept (127) maisons, a ajouté l’organisation.

Le RNDDH rappelle les trois moments qui ont secoué le plus grand bidonville du pays en ce qui attrait aux conflits armés depuis la création de la bande G9 an fanmi e Alye.

“La première attaque a été perpétrée du 23 au 27 mai 2020. Trente-quatre (34) personnes ont alors été assassinées parmi elles, trois (3) mineurs et six (6) femmes. Dix (10) personnes ont été blessées par balles”, avance le RNDDH.

Tandis qu'”En juin et juillet 2020, plusieurs raids sporadiques, avec parfois, des jours de trêve, ont été enregistrés à Cité Soleil. Ils ont occasionné l’assassinat de cent-onze (111) personnes parmi elles douze (12) femmes et deux (2) mineurs. De plus, quarante-huit (48) personnes sont portées disparues dont deux (2) mineurs ; vingt (20) autres ont été blessées par balles, parmi elles sept (7) mineurs et quatre (4) femmes. Dix-sept (17) femmes ainsi qu’une (1) mineure ont été violées. Six (6) maisons au moins ont alors été incendiées”, poursuit l’organisme de droits humains.

Selon l’organisation dirigée par Pierre Espérance, au moins quarante-quatre (44) personnes dont 11 femmes ont été assassinées par balles, sept (7) personnes ont été portées disparues, quinze (15) autres ont été blessées par balles, une femme a été violée et trois (3) maisons ont aussi été incendiées, lors d’une attaque armée déclenchée à Cité Soleil de janvier à mai 2021.

Ces trois séries d’attaques armées ont coûté la vie d’un incalculable de personnes. Et, celle qui est en cours, blesse, tue et force de «nombreuses familles à abandonner leurs maisons, laissant derrière elles, tout ce qu’elles possédaient », tout comme celles de la plaine du Cul-de-sac.

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) “dénonce encore une fois le non-interventionnisme de l’institution policière ainsi que le mutisme des autorités étatiques face à cet événement sanglant de trop.”

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