«Le gouvernement haïtien n’est pas légitime et ne peut pas gouverner», soutient la Chine

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Comme c’était prévu, le Conseil de sécurité l’organisation des Nations a réuni ce lundi 17 octobre 2022, sur la situation déplorable d’Haïti. Divers États membres, lors de la séance, se sont prononcés sur les recommandations du Secrétaire Général, António Guterres, sur le déploiement d’une force d’action en vue de faire face à la crise haïtienne.

« Éliminer le fléau de la violence armée, c’est un premier pas pour toute amélioration de la situation actuelle. C’est une condition préalable à une solution dans le pays », a soutenu, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine se disant très préoccupée par le climat sécuritaire du pays et la flambée de l’épidémie du choléra, outre l’incapacité du gouvernement en place pour résoudre la crise.

Par ailleurs, les autorités chinoises disent appuyer les sanctions ciblées et l’interdiction de déplacement contre les membres des gangs et leurs partisans et espérer que ces mesures seront robustes et efficaces et qu’elles permettront de changer la donne pour lutter contre la violence armée.

En ce qui a trait à la demande du gouvernement en place d’une force militaire étrangère pour faire face à la crise, la Chine se positionne.

« Nous avons pris bonne note du récent appel du Premier ministre haïtien qui demande qu’une force spécialisée soit envoyée en Haïti, nous avons également pris bonne note de l’opposition immédiate de certains partis politiques à la présence d’une force armée étrangère en Haïti » , note la Chine ajoutant que « le gouvernement haïtien n’est pas légitime et ne peut pas gouverner ».

Est-ce que l’envoi de cette force rapide en Haïti bénéficiera de la compréhension de l’appui de la coopération des parties haïtiennes ? Ou bien, est-ce que cela apportera de la résistance ou même déclenchera d’une confrontation violente de la part de la population ? Se questionne-t-elle en appelant à la prudence sur cette décision.

Depuis les années 1990, l’ONU a déployé des missions les uns après les autres. La MICIVIH, la MINUSTAH et d’autres. maintenant, le BINUH. Et aucunes de ces missions n’ont réalisé leurs objectifs, soutient la Chine arguant que la pratique des Nations Unies en Haïti ces 30 dernières années a prouvé que des solutions rapides imposées de l’extérieur ne feront que produire des résultats temporaires.

Selon la Chine, il n’y aura pas des faits durables sans une volonté forte, un objectif commun et la coopération de tous les secteurs de la société haïtienne.

Toutefois, les autorités chinoises exhortent au Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) d’agir pour « pousser les partis politiques à aller au-delà de la différence, à mener des consultations et créer une feuille de route pour le processus politique ». Elles félicitent aussi du fait que les membres de la CARICOM soient prêts à faciliter le processus politique haïtien et aider le pays à sortir de l’impasse politique le plus vite possible.

À noter que la séance d’aujourd’hui n’a abouti à aucun vote par rapport à la position divergente des pays membres concernant le déploiement d’une force étrangère comme l’a recommandé M. Guterres.

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