Haïti : le mouvement «Bwa Kale» plus efficace que les opérations policières?

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En seulement une année, 9 massacres ont été enregistrés dans deux départements, a révélé le RNDDH, dans un rapport relatif aux différents actes de violence perpétrés par des civiles armés sous l’administration du Premier ministre Ariel Henry. Les bandits armés continuent de montrer leurs griffes. Pour plus d’un, le mouvement contre-offensif face aux gangs armés baptisé « Bwa Kale » déclenché le lundi 24 avril 2023 à Canapé-Vert, est plus efficace que toutes les opérations policières réalisées ces derniers temps.

14 présumés bandits ont été lynchés puis brûlés ce 24 avril par des membres de la population de Canapé-Vert, après qu’ils ont été interceptés par la police. Depuis lors dans plusieurs villes du pays, les citoyens se mettent en branle aux côtés de la police pour surveiller les zones et ont déjà mis fin aux jours de plusieurs individus identifiés comme des membres de gangs.

Selon le rapport du RNDDH « D’aucuns estiment que pendant quelques jours seulement, le mouvement Bwa Kale a obtenu plus de résultats dans la lutte contre le banditisme que toutes les opérations policières confondues. À date, plus d’une centaine d’individus ont été lynchés ».

L’organisation souligne que des menaces ont été également orientées vers les personnes qui se montrent en défaveur de cette nouvelle forme de violence qui risque de faire basculer le pays définitivement dans le chaos.

Le RNDDH critique, parallèlement, les autorités étatiques, selon lui, qui se cachent derrière ce mouvement pour porter la population haïtienne à éliminer pour elles, les liens qu’elles entretiennent avec les individus qu’elles ont armés et à empêcher par la même occasion, que la Justice ne remonte jusqu’à elles.

Le déferlement de violences

Les gangs armés ne cessent de faire régner la terreur dans le pays. En une année, entre avril 2022 et avril 2023, neuf (9) massacres d’envergures ont été documentés dans les départements de l’Artibonite et de l’Ouest, selon les données du RNDDH.

« Au cours de 6 parmi ces massacres, 734 personnes ont été assassinées soit une moyenne de 122 personnes par massacre et 105 femmes sont victimes de viols collectifs pour la plupart, soit une moyenne de 17 femmes et filles victimes de viols par massacre », peut-on lire dans ce rapport de 46 pages.

Ces massacres ont été réalisés, pour la plupart, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, notamment à Source Matela, à Savane Pistache, à Village Artistique de Noailles, à Cité Soleil, au Bel-Air, à la Plaine du Cul de Sacre, entre autres.

Dans ce document titré « le règne du Premier ministre, Ariel Henry ou la fureur des gangs armés », le Réseau National de Défense des Droits Humains dit condamner ces massacres qui occasionnent chaque jour des pertes humaines et matérielles extrêment lourdes, at au cours desquels la force publique, les différents ministères des Affaires sociales et à la condition féminine aux droits des femmes ne sont jamais intervenus en vue de porter assistance à la population.

Dû au déferlement de violences depuis 2021, le RNDDH affirme que le PM de facto a hérité d’une situation sécuritaire préoccupante, il en a fait une situation explosive caractérisée par la fureur des gangs armés dont il a acquis la loyauté en leur assurant protection et impunité.

À noter qu’un autre rapport concernant le règne du Premier ministre Ariel Henry publié par la Fondation Je Klere en début du mois de mai en cours a révélé que 16 massacres et attaques armées ont été réalisés entre juillet 2021 à avril 2023 faisant plus de 2 000 morts.

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