Le déploiement de la force multinationale en Haïti se noie dans l’océan de l’incertitude

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Kenyan soldiers land in the city of Goma, eastern Democratic Republic of Congo on November 12, 2022, as part of a regional military operation targeting rebels in the region. - Their arrival comes as the M23 militia has surged across the DRC's North Kivu province, capturing swathes of territory and inflaming tensions in central Africa. (Photo by ALEXIS HUGUET / AFP)

Alors que le Kenya doit diriger cette force et mobiliser 1 000 de ses policiers, la Haute Cour de justice du pays a bloqué temporairement tout déploiement au début du mois d’octobre, à la suite de la contestation de l’opposition. La Cour a annoncé qu’elle rendrait son verdict final le 9 novembre prochain.


En effet, l’incertitude persiste concernant le déploiement de cette force, attendue depuis plus d’un an par le gouvernement haïtien. Le sort de la mission multinationale de soutien à la sécurité (MMNS), autorisée par l’ONU et dirigée par le Kenya pour aider la Police Nationale d’Haïti à faire face aux gangs criminels armés, est en suspens après la prolongation de l’ordonnance interdisant le déploiement par le tribunal de dernier ressort du Kenya.


La plus haute Cour du Kenya a examiné l’affaire à la suite des contestations des leaders du pays, notamment celle de l’ancien candidat à la présidence Ekuru Aukot, qui a déposé une pétition soulignant que l’offre du Kenya pour aider Haïti est en conflit avec la constitution du pays.


Ekuru Aukot et d’autres citoyens kényans expriment leur opposition à l’offre du président William Ruto d’envoyer 1 000 membres des forces de sécurité kényanes en Haïti, alors que le Kenya est confronté à des attaques militantes et à des affrontements ethniques. De plus, le déploiement n’a pas encore été approuvé par l’Assemblée nationale du Kenya, ce qui constitue un autre obstacle en plus de la décision de justice kényane.

ONU

Le Conseil de sécurité des Nations Unies, ayant autorisé la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti dirigée par le Kenya, a souligné hier lundi que Haïti ne pouvait pas se permettre d’attendre de l’aide et que le déploiement devait avoir lieu le plus tôt possible.


“ Malheureusement, la situation sécuritaire sur le terrain continue de se détériorer alors que la violence croissante des gangs plonge la vie du peuple haïtien dans le désarroi et que les crimes majeurs atteignent de nouveaux sommets records “, a déclaré Maria Isabel Salvador, la représentante spéciale du secrétaire général António Guterres en Haïti, ce lundi.


“Les meurtres, la violence sexuelle, y compris le viol collectif et les mutilations, continuent d’être utilisés par les gangs tous les jours et dans le contexte d’un soutien de service inefficace aux victimes, ou d’une réponse judiciaire robuste ”, a-t-elle ajouté lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation d’Haïti.

La cheffe du BINUH a également mentionné que les groupes de vigilance ajoutent une complexité dupplémentaire à la crise de sécurité.


Entre le 24 avril et le 30 septembre, le lynchage d’au moins 395 membres présumés de gangs a été enregistré dans les dix (10) départements du pays dans le cadre du mouvement « Bwa Kale », rapporte-t-elle, se basant sur les données recueillies par le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).


La terreur causée par les gangs criminels armés en Haïti est hors de contrôle, rendant la situation de plus en plus urgente. Mis à part le Kenya, aucun autre pays n’a pris l’engagement de diriger la force multinationale. Entre le Parlement et la Haute Cour de justice du Kenya, l’avenir sécuritaire d’Haïti est en jeu.

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