Il n’est un secret pour personne que les gangs armés sont les seuls maîtres en Haïti. À leur gré, ils imposent des taxes aux entreprises qui leur versent jusqu’à 20 000 dollars américains par semaine, selon un rapport publié le lundi 13 février 2024 par l’Initiative Mondiale contre le Crime organisé Transnational, basée à Genève, en Suisse.
Selon ce qu’on peut lire dans les colonnes de Reuters, les groupes armés haïtiens sont très puissants et sont de plus en plus autonomes économiquement grâce aux fonds obtenus auprès d’entreprises privées, de résidents locaux et de familles de victimes d’enlèvements pour faire des acquisitions des armes et payer des soldats.
“C’est ce qui les rend moins contrôlables” a ajouté le rapport basé sur des entretiens anonymes avec des hommes politiques, des policiers, des travailleurs humanitaires, des hommes d’affaires et des résidents du pays, selon Reuters.
Ce groupe de recherche criminelle a fait savoir que les entreprises sont contraintes de verser aux gangs armés jusqu’à 20 000 dollars par semaine. Ils ont des pourcentages également sur les conteneurs débarqués des navires, aidant parfois à organiser des livraisons d’armes au lieu de paiements en espèces.
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En outre, grâce aux postes de péage qu’ils ont installés sur toutes les routes menant à Port-au-Prince, capitale haïtienne, les caïds collectent jusqu’à 8 000 dollars par jour et “sont devenus hautement bureaucratisés”. Certains ont délivré même des cartes hebdomadaires pour traiter les personnes plus rapidement, indique le document.
Quant au kidnapping, cette industrie, selon le rapport de cette structure de recherche criminelle, pourrait être estimée à générer quelques 25 millions de dollars par an. De plus, dans les zones de Cité Soleil et de Canaan, ledit document mentionne des corps abandonnés dans les rues avec des organes manquants et l’utilisation de cliniques par les gangs pour des prélèvements d’organes.
Plus d’un se questionne sur l’efficacité de la force multinationale tant attendue par le gouvernement d’Ariel Henry pour aider la police haïtienne à combattre les gangs armés. Cependant, ledit rapport, recommande à cette force de donner la priorité à la sécurisation des frontières terrestres et maritimes du pays pour prévenir tout nouveau stockage d’armes d’assaut, de prendre des mesures pour éviter les fuites d’informations et le vol d’armes, ainsi que d’élaborer des stratégies en collaboration avec les comités de sanctions.