Haïti/Politique : un CPT mort-né, 12 mois de gouvernance catastrophique

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Ce 25 avril 2025 marque exactement un an depuis la prise de pouvoir officielle par le Conseil présidentiel de Transition. Si l’une des priorités de cette structure présidentielle de neuf membres était de rétablir la sécurité, la situation montre bien le contraire avec des gangs criminels armés qui gagnent du terrain quotidiennement.

Haïti souffre depuis un certain temps. Accablé d’une crise multidimensionnelle, aggravée par l’assassinat du président Jovenel Moïse, le pays peine encore à sortir de cette situation lamentable résultant de la mauvaise gouvernance. Comment sortir de ce bourbier ? Comment faire renaître l’espoir dans ce pays à l’ère du Conseil présidentiel de transition ?

Composé de 9 membres issus de différents secteurs politiques, le CPT est une solution « morte-née », visiblement. Un cadeau empoisonné, car, quelques mois après sa prise de fonction, cette structure présidentielle, déjà illégitime et illégale, s’est trouvée au cœur d’un scandale de corruption où 3 de ses membres ont été cités dans un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption. En plus, la société civile dénonce la captation des frais de renseignement par les conseillers-présidents.

12 mois de débandade. À côté des notes de condamnation des actes d’atrocité par le CPT, aucune mesure concrète n’a été prise pour permettre aux citoyens de vivre un air de paix. Au contraire, sous la gouvernance du CPT, les « territoires perdus » se multiplient, ainsi que le nombre de familles déplacées, de femmes violées, d’enfants privés d’école.

Tout se déroule sous les yeux de ces grands jouisseurs qui s’érigent en observateurs des malheurs des citoyens démunis.

La dure réalité, c’est que ce conseil présidentiel est composé de 9 membres issus d’un accord « politique large ». C’est-à-dire ce sont les partis et les groupes politiques les plus représentatifs, depuis des années sur la scène politique, qui avaient décidé le 3 avril 2024 de signer un accord pour diriger tous ensemble une transition après la chute du Premier ministre Ariel Henry à la fin du mois de février 2024. 12 mois plus tard, le CPT fait du sur-place.

Le constat aujourd’hui est plus qu’alarmant. Les gangs continuent de tuer, violer, brûler et piller dans plusieurs régions du pays. L’Office de la Protection du Citoyen, dans un rapport sur les conditions de vie des déplacés internes vivant dans les camps, décrit une situation déshumanisante et une violation flagrante des droits de ces personnes.

Les hommes au pouvoir ne brillent que par leur insouciance face aux calamités du peuple. Pourtant, ils sont arrivés comme de bons sauveurs à un moment crucial dans la gouvernance du pays. À titre de rappel, le CPT devrait organiser la réforme institutionnelle, les élections, résoudre le problème de l’insécurité et redresser l’économie nationale cette année. Aujourd’hui, plus d’un se demande quel est l’avenir du pays avec ces dirigeants nuls et cyniques.