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Smith Augustin : opposer les faits à la rumeur

Dans un climat politique où la rumeur circule plus vite que la vérité, certaines figures publiques méritent qu’on prenne le temps de confronter les accusations à leur parcours. Smith Augustin, conseiller présidentiel et ancien ambassadeur d’Haïti en République dominicaine, fait partie de ces profils atypiques qu’il est trop facile de réduire à des polémiques.

Intellectuel discret, diplomate, M. Augustin s’est formé en partie à l’étranger. De l’Université INTEC de Saint-Domingue à l’Université de Nantes, en passant par Laval au Québec, son parcours universitaire n’a jamais été celui de la facilité. Philosophie, droit international, sociologie politique, géopolitique : le Carrefourois s’est doté d’un savoir rare, au service de la pensée critique et de l’action concrète.

Aux Nations Unies, il a défendu les droits humains, à l’ambassade d’Haïti en République dominicaine, il s’est battu pour la dignité des migrants haïtiens, dans un contexte souvent hostile.


En 2024, en pleine tourmente politique, Smith Augustin accepte de siéger au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), en tant que représentant de la coalition RED/EDE et Compromis Historique.


Une fonction délicate, dans un climat où les attaques de chapelles prennent souvent le pas sur le débat d’idées. Dès son entrée au conseil, le diplomate se heurte à des tensions internes. Lorsque certains groupes qui l’avaient soutenu pour intégrer la transition affichent des ambitions contraires aux valeurs républicaines qu’il défend, Augustin choisit de prendre ses distances.


C’est dans ce contexte tendu que surgit l’affaire BNC, un dossier sensible dans lequel le nom de Smith Augustin a été indexé. Pour certains, cette simple mise en cause suffit à ternir sa réputation. Pour d’autres, cela s’explique par sa posture indépendante au sein du Conseil Présidentiel de Transition.


Pour rappel, le 19 février 2025, la justice a tranché : la Cour d’appel de Port-au-Prince a annulé les poursuites engagées par le juge Benjamin Félismé contre les conseillers Emmanuel Vertilaire, Smith Augustin et Louis Gérald Gilles, dans l’affaire des 100 millions de gourdes de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Et, lorsqu’est venu son tour d’assumer la présidence tournante du CPT, il y a renoncé sans amertume, dans un geste rare en politique haïtienne.


Pour plus d’un, ce retrait, justifié par un souci d’apaisement et de transparence, visait sans doute à permettre à la justice de faire son travail, sans interférence ni soupçon de conflit d’intérêt.


Pendant que d’autres alimentent les soupçons, il poursuit son engagement. Le diplomate plaide pour un soutien international à la mission de sécurité en Haïti, défendant un agenda clair pour la transition : référendum constitutionnel et élections d’ici 2026.


Certes, il n’est pas au-dessus de la critique. Mais il incarne un style de leadership différent : celui de la compétence assumée, du dialogue, du service public vu comme un devoir. Dans un pays en quête de repères, ces qualités méritent d’être saluées.


À l’heure où la politique haïtienne cherche un nouveau souffle, le temps est propice pour distinguer les procès d’intention des faits vérifiés. Et de reconnaître que la reconstruction passera aussi par des figures comme Smith Augustin, ancrées dans le réel haïtien, formées à l’international, mais fidèles aux exigences de la République.

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