Les mouvements de mobilisation ont repris depuis des semaines dans presque tout le pays pour dénoncer, une énième fois, la cherté de la vie, l’insécurité, la rareté de carburant et la présence d’Ariel Henry à la tête du pays à titre de Premier ministre.
Crachant sur les revendications de la population, le Docteur Ariel Henry a tout de même annoncé, dimanche soir, la hausse des prix des produits pétroliers à la pompe, ce qui a provoqué la grogne sur tout le territoire national.
À ce fait, les manifestations se sont intensifiées et le fameux mouvement « lòk » refait, donc, surface en Haïti, depuis ce lundi 12 septembre 2022.
À la suite d’un conseil des ministres la veille, il a été décidé que l’ajustement des prix à la pompe allait toujours être opérationnel. Désormais, il faudrait aux consommateurs 570 gourdes pour la gazoline qui se vendait avant à 250 gourdes, le diesel est passé de 353 à 670 gourdes, le kérosène de 352 à 665 gourdes.
En représailles , les citoyens ont amplifié leurs mouvements en maintenant les barricades, les pneus enflammés et en prenant d’autres initiatives susceptibles de faire entendre leur voix.
La résidence de Me André Michel, autoproclamé “avoka pèp la”, a été saccagée tôt ce mercredi. Un groupe de manifestants qui s’est introduit dans cette demeure située à Thomassin 37 a incendié un véhicule qui se trouvait sur la cour.
À Pétion-ville, les activités ont été paralysées. Plusieurs personnes ont essayé de pénétrer de force l’enceinte du Royal Oasis à la rue Panaméricaine, à la recherche du militant politique André Michel qui apparemment y serait logé.
Endommageant la barrière principale de l’hôtel, les manifestants ont été repoussés par des rafales d’armes automatiques. Les sons des tirs retentissaient sur la commune.
Toujours dans le cadre de cette journée, des magasins ont été pillés à l’intérieur du marché de Pétion-ville. Un mini market se trouvant à côté de la pompe à essence de Delmas 95, route de Frères, a été également saccagé par les manifestants.
Canapé-Vert, Bois-Verna, Lalue, quelques coins de Pétion-Ville, la route de Delmas, entre autres sont les zones occupées par des barricades où même la circulation à moto est quasi impossible. Et, à l’avenue Martin Luther-King (près de Kafou Samida et de l’université de GOC), d’huiles ont été versées sur la chaussée.
D’autres villes du pays sont en effervescence. À Petit-Goâve, des actes de pillages ont été enregistrés, surtout dans les institutions publiques et le local du parquet est passé sous le feu.
« Nou pral fè makèt, Ariel Henry ap peye », extrait de la chanson que scandaient les manifestants, ce mercredi, qui disent occuper les rues jusqu’à la démission du Premier ministre de facto.
Ces derniers menacent de passer à une autre phase de cette grande mobilisation si le chef de la primature persiste à leur tenir tête.